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Envoyé spatial. "La Terre, c’est notre vaisseau spatial, avec des ressources limitées qu’il faut entretenir si l'on veut que le voyage continue"

Chaque samedi, Thomas Pesquet nous fait partager sa vie à bord de la station spatiale internationale. Depuis qu'il est en orbite, l’astronaute français porte un nouveau regard sur les enjeux environnementaux.

Article rédigé par franceinfo, Julien Moch - Edité par Cécile Mimaut
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La fine couche luisante de l’atmosphère épouse la courbe de la Terre et contraste avec l’obscurité de l’espace. Ici pendant un survol de la mer Rouge et du Nil vers Assouan. (ESA / NASA)

Thomas Pesquet vient de fêter ses 39 ans en orbite. C'était lundi 27 février et, à cette occasion, il s’est offert une petite pause gourmande à base de macarons préparés par Pierre Hermé, apportés en cargo ravitailleur. Pour le reste, la vie suit son cours dans l'ISS. Les astronautes ont dû cette semaine réparer l'unité d'élimination du carbone, un matériel essentiel pour respirer un air sain. "Ici comme sur Terre, on ne veut pas faire d'excès de CO2", souligne Thomas Pesquet sur Twitter. 

Notre planète paraît plus fragile vue de l'ISS

Depuis qu'il est en orbite, l’astronaute français porte d’ailleurs un nouveau regard sur les enjeux environnementaux. "Quand on est dans l’espace, on ressent le monde dans sa globalité, explique Thomas Pesquet. On voit que c’est fragile, on voit que l’atmosphère c’est mince, que ça contient toute la vie que l’on connaît partout dans l’univers et que le reste c’est complètement noir. C’est quelque chose que je savais déjà avant mais ici je l’ai ressenti. Cela relève vraiment du domaine des sentiments et pas de quelque chose écrit sur une feuille comme ce qu’il y a dans un dictionnaire ou dans un bouquin de classe. Donc ça, ça a changé mon regard sur ces enjeux-là. J’ai malheureusement vu depuis l’ISS les traces de l’activité humaine parfois néfaste, la pollution, la déforestation"

Thomas Pesquet ne se revendique pas militant écologiste au sens politique, mais il reconnaît que ses convictions se sont renforcées en regardant depuis l'espace les embouchures de fleuves noires de pollution ou encore le brouillard permanent autour de Pékin. A plus de 400 kilomètres au-dessus du sol, l'astronaute compare la vie sur Terre avec celle sur l'ISS : "La Terre, c’est notre vaisseau spatial. C’est une analogie facile mais nous on est six dans un vaisseau avec des ressources limitées qu’il faut qu’on entretienne si on veut que le voyage continue sans avoir de problème. On n’a pas choisi nos co-équipiers, on fait avec. Sur Terre, c’est pareil. On est quelques milliards avec des ressources limitées, on ne s’est pas choisi, on n’a pas choisi ses voisins, on n’a pas choisi le pays d’à-côté, mais on n’a pas le choix, il faut entretenir le vaisseau et faire en sorte d’utiliser les ressources de manière durable pour que le voyage continue".

Que fait le citoyen Thomas Pesquet pour l'environnement quand il est sur Terre ?

"Il va au centre des astronautes en vélo, ce n’est pas glamour, il faudrait qu’il arrive en moto peut-être à la Top Gun en faisant des roues arrières mais il y va en vélo le matin avec son écharpe parce qu’il fait froid en Allemagne", nous répond notre "envoyé spatial" avec humour. Recyclage des déchets, économies de chauffage ou encore de climatisation, sur Terre Thomas Pesquet nous dit être attentifs à ces petites "choses bêtes". "Ce n’est peut-être pas assez", note-t-il mais il est important selon lui d’avoir en tête "les problèmes de l’environnement et les conséquences de ses actions sur la planète au jour le jour".  

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