Cet article date de plus de sept ans.

En un mot. La chorale, OK, mais sans instrumentaliser

Le mot de l'actu du jour est chorale. Cela n'aura échappé à peronne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La comédie musicale "Les Choristes", en représentation aux Folies-Bergère à Paris, en février 2017. (MAXPPP)

Après les chants et les envolées d'amour pour Johnyy, l'idée des ministres ! Ceux de l’Education et de la Culture ont annoncé vouloir réintroduire la chorale à l’école. Ce n’est pas nouveau-nouveau, comme idée… même un peu old school, je trouve.

Chanter. Mot qui vient du latin cantare. Au Xe siècle, il signifiait "célébrer avec des chants". Puis, au XVIe, "célébrer avec lyrisme". Plus on avance dans le temps, plus chanter prend des proportions. Rien de nouveau sous le soleil, avec cette idée de ministres.

Pratique, de faire chanter les gosses

Le chant a toujours fait partie de l’école. On chantait pour rendre hommage, pour honorer, un fait ou une personne. Et les enfants ont toujours été assez utilisés pour rendre ces hommages (que, peut-être, les adultes n’avaient pas envie de rendre... pratique, les gosses).

Dans les chants catholiques liturgiques, par exemple, on chante, et on fait chanter les enfants, pour trouver un moment de paix, et, pour créer une unanimité : le chant est là pour faire bloc, pour rayer les désaccords, et éradiquer les critiques. Évidemment, on pense à cet hommage, à Johnny Hallyday, tellement chanté... et que, du coup, on à tendance à qualifier d’unanime. On a dit que toute la France chantait et pleurait, ce qui n’est pas totalement vrai, on le sait (même si les hommages sont magnifiques et réellement sentimentaux).

Le chant est donc un outil, un instrument, destiné à souder, et à servir certaines obsessions sociétales. Comme le bien vivre, le '’allez, tous ensemble", le "on s’aime et on doit le signifier", le "tais-toi, arrête d’être critique, et dis que tu es heureux avec tes voisins de palier", le... quoi encore ? Il y en a des tas.

Chanter, oui, mais à quelle heure ?

Les ministres veulent donc, un "plan chorale". Mais oui. Et je pense profondément que le chant, ce déploiement d’énergie, de tripes, d’estomac (d’abats, en gros), est bon pour nous tous. Et qu’on devrait s’époumoner, (même faux), dans la journée. Je le fais chez moi le matin, j’adore ouvrir mes chakras en chantant… et allumer mon feu intérieur… mais j’ai remarqué que cela a tendance à agacer l’enfant.

Normal, il parait que pour eux, il faut choisir le bon moment. Pas le matin, la voix de l’enfant n’est pas éveillée. Pas après le déjeuner, car il digère. Pas en fin d’après-midi, l’enfant est fatigué. Ah… comment on va faire M. Blanquer ? Et puis, c’est bien, à l’école… mais assez vite, on va parler d’apprentissage, puis d’obligation, puis d’option, puis de notes, puis de niveaux, puis de salle à trouver, puis de classes déjà surchargées, donc d’utopie. En un mot : je propose des temps de chant, à la maison, entre copains, avec les parents. Pour ressouder non pas la France, mais tout simplement la vie quotidienne.                 

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