Guerre en Ukraine : le sport a un rôle à jouer
Cécilia Berder, vice-championne olympique d’escrime à Tokyo nous fait entrer chaque semaine dans le monde olympique. On parle cette semaine du rôle du sport en période de guerre.
La situation en Ukraine touche évidemment aussi le monde du sport. Après le football, la Formule 1, le hockey sur glace, le volley, le basket, le patinage, suivis de près par le CIO et désormais le comité paralympique, toutes ces instances ont pris la décision de bannir les athlètes russes de toutes les compétitions sportives et de délocaliser les compétitions prévues en Russie.
Jeudi 3 mars, l'éditeur EA Sports s'est ajouté à cette liste et a décidé de retirer les équipes et sélections russes de ses jeux vidéos. Car oui, le sport doit faire sa part dans cette guerre. Évidemment, ça ne sauvera pas des vies mais cela permet, dans une certaine mesure, de faire un stop à une forme de diplomatie positive. Le sport, dans une telle situation, ne peut pas aider à redorer son image.
Aujourd'hui, de nombreux sportifs ukrainiens sont devenus des symboles de la lutte. Beaucoup ont pris les armes. Certains olympiens ukrainiens avaient déjà conscience qu'après les Jeux de Pékin, ils devraient sûrement prendre les armes à leur retour au pays. Certains sportifs russes élèvent aussi la voix pour demander à leur pays le retour de la paix.
Dans le monde de l'escrime ?
La semaine dernière, au début de la guerre, les épéistes femmes étaient à Sotchi, pour une coupe du monde. Dans une ambiance toute particulière, où les abandons s’enchaînaient dès qu'une tireuse rencontrait une russe, tout le monde a fini par rentrer avant même la fin de la compétition. Non sans mal, car le trafic aérien était très perturbé.
Le président de la fédération internationale, Alisher Ousmanov, oligarque russo-ouzbek s'est mis en retrait de sa fonction. Il est visé par les sanctions de l'Union européenne qu'il juge, via un communiqué, "injustes et prises sur la base d'allégations fausses, diffamatoires, qui nuisent à son honneur, sa dignité et sa réputation".
Aujourd'hui, les Russes sont rentrés des compétitions en cours, comme les championnats d’Europe cadets et juniors, et se sont désinscrits des prochains tournois. Une décision évidemment difficile et marquante pour les jeunes escrimeurs russes, mais qui permet d'enlever la grande confusion créée sur et aux alentours des pistes.
L'ukrainienne Olga Kharlan, référence de ma discipline, vit et s’entraîne en Italie, mais sa famille est toujours en Ukraine. Sur les réseaux sociaux, elle tient au courant sa communauté de la situation. Plus les jours passent, plus son visage se creuse.
On se sent un peu tous désarmés dans une telle situation et pour des escrimeurs, ce n'est pas banal. Elle a lancé une cagnotte pour venir en aide aux familles d'escrimeurs restées en Ukraine. Grâce à la puissance des réseaux sociaux, en quelques heures, elle a récolté des dizaines de milliers d'euros.
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