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En route vers Paris 2024. Le régime comme premier combat

Cécilia Berder, membre de l'équipe de France d'escrime, revisite l'actualité olympique en vue des Jeux de Paris en 2024.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une personne s'apprête à monter sur une balance. (MAXPPP)

Après les fêtes de fin d’année, nous sommes nombreux à avoir profité des plaisirs de la table et à avoir peut être aussi pris quelques kilos superflus. Sauf que pour une partie de la population, ces kilos superflus doivent vite disparaître pour avoir le droit de remonter sur un ring ou un tatami. 

Face à la balance

Le premier combat pour les lutteurs, boxeurs, taekwondoïstes ou encore les judokas n'est pas face à un adversaire mais face à la balance. En effet, pour avoir le droit de participer à une compétition, les athlètes doivent respecter leur catégorie de poids, au gramme près. La lutteuse tricolore Koumba Laroque vice-championne du monde à 20 ans, a même déjà coupé quelques centimètres de sa tenue de combat pour gagner des précieux grammes et pouvoir défendre ses chances.  

Les athlètes débordent d’astuces au quotidien pour perdre du poids. Leur première cible est la masse grasse. Ils sont nombreux à peser leurs aliments. 50 grammes de pomme, c'est 50 grammes de pomme, pas un quartier de plus... La deuxième cible dans la perte de poids, beaucoup plus dangereuse, est l’eau. Les athlètes se lancent dans le même combat et comptent leurs gorgées d'eau. Certains vont même jusqu'à se priver d'eau à quelques jours de la compétition ou ils la mettent en bouche pour vite la recracher.

Pour perdre les derniers kilos en trop, les plus difficiles, le sauna devient leur seconde chambre, ils se privent de repas le soir, se réveillent la nuit pour faire une séance de sport supplémentaire ou s'infligent des séances de footing avec plusieurs couches dont un k-way de sudation... et ce sont alors des litres d’eau qui s’évacuent de leurs manches.

Un combat très dangereux  

Cette course contre la montre et contre la balance peut s'avérer dangereuse. Elle augmente considérablement le risque de blessures car tendons et déshydratation ne font pas bon ménage. Cette période de régime intense diminue la masse musculaire et augmente les risques cardio-vasculaires et rénaux.

Certes, les athlètes sont habitués à gérer cette situation. La pesée a souvent lieu la veille de la compétition et le lendemain, le combattant aura déjà repris du poids. Mais sur le long terme ça peut user un mental pourtant aguerri. L'exemple parfait reste celui d’Amandine Buchard. La judokate tricolore a failli arrêter sa carrière à la suite d'une dépression. Elle combattait dans la catégorie des -48 kg. Les régimes étaient devenus un enfer à vivre. Après une longue négociation avec sa fédération, elle combat désormais dans la catégorie des – de 52 kg et est rapidement devenue la leader mondiale de sa catégorie !

  La nutrition : un pilier de la performance

Dans le sport de haut niveau, la nutrition est un pilier de la performance tout comme le sommeil et l’entraînement. Dans le monde du cyclisme, les coureurs l'ont bien compris. Chaque gramme perdu, c'est du poids en moins à soulever lors de l'ascension d'un col. L'équipe britannique Sky est l'experte dans ce domaine. En plein Tour de France, avant les épreuves de montagne, elle a réussi à faire perdre à ses coureurs quelques kilos. Le secret réside dans le fait de diminuer les apports de glucides sans entamer les réserves énergétiques dont le coureur aura besoin durant les 3 semaines de courses.  

Autre univers, autre sport : au Japon, les sumotoris et leur 145 kg en moyenne sont vénérés comme des demi-dieux. Ils doivent suivre un régime ultra-calorique et manger 8000 calories par jour.  A titre de comparaison, un homme qui pratique 30 minutes d’activités par jour aura un besoin de 2500 calories par jour. Pour calculer votre apport calorique par jour.

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