Offrir une maison, relever les allocations familiales… Pour lutter contre le vieillissement de sa population, le Japon multiplie les initiatives
Depuis des années, le gouvernement japonais et les autorités locales essaient diverses mesures pour inciter les jeunes à rester ou à retourner dans les régions rurales afin de repeupler les campagnes. Mais les politiques menées à ce jour n’ont pas réussi pour l’heure à inverser la tendance. Certains villages sont presque totalement désertés par les actifs.
C'est le cas de Nanmoku, une bourgade de 1 600 habitants au nord de Tokyo. "Il y a un recensement tous les cinq ans, explique le maire de Nanmoku, Saijo Hasegawa. Et depuis quatre recensements successifs, ce village est le plus vieux du Japon, celui qui a le ratio de personnes âgées le plus important, 68% actuellement. Pourtant on a tenté beaucoup de choses. Par exemple, on a donné de l’argent à la naissance d’un enfant, on pensait que l’on pourrait trouver une solution avec de l’argent, mais on ne peut pas faire cela en permanence, donc cela ne suffit pas".
Le télétravail, un espoir pour inciter les Tokyoïtes à quitter la ville
Reste que toutes les municipalités ne peuvent pas adopter la même attitude fataliste que Nanmoku, car toutes n’ont pas encore atteint les mêmes proportions de vieillissement et il est peut-être encore temps d’agir. Aussi, pour favoriser l’exode urbain, les initiatives locales se multiplient comme, par exemple, offrir une maison ou des terres pour un prix symbolique, ou d’autres avantages incitatifs.
Et puis il y a des politiques nationales de plus en plus généreuses. Le gouvernement japonais va proposer à partir d’avril prochain une augmentation substantielle des allocations offertes aux familles qui décident de quitter les 23 arrondissements de Tokyo au profit d’une des 1 300 localités de province éligibles. Chaque famille recevra l’équivalent de 7 500 euros, plus encore 7 500 euros par enfant, contre seulement 2 000 euros par enfant actuellement. Pour quelqu’un qui n’a pas besoin d’être quotidiennement à Tokyo, c’est potentiellement intéressant, car les territoires visés, qui représentent 80% des agglomérations du Japon, ne sont pas que des bourgades isolées mais aussi des villes moyennes où il fait bon vivre. Avec le développement du télétravail, le gouvernement espère que 10 000 Tokyoïtes saisiront chaque année cette possibilité.
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