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"Il y a tellement de vélos qu’il n’y a plus de place pour les piétons" : à Amsterdam, des nouveau parkings à vélos créés sous les canaux

Pour rendre les rues de la ville engorgées de vélos aux piétons, la capitale des Pays-Bas a lancé la construction d’emplacements sous l’eau. Ce sont ainsi 11 000 places pour garer les bicyclettes qui ont été créées en plein centre d’Amsterdam.
Article rédigé par franceinfo - Jean-Jacques Héry
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'un des deux nouveaux parkings à vélo d'Amsterdam, construits sous l'eau, inauguré le 25 janvier 2023. (KOEN VAN WEEL / ANP MAG)

Dans la capitale des Pays-Bas, il y a des vélos absolument partout, attachés au bord des canaux, aux panneaux de signalisation, à tel point qu'ils en viennent même à prendre toute la place. C'est ce qui a conduit la municipalité il y a quatre ans, à lancer la construction de deux parkings, un premier semi-immergé de 4 000 places, et un deuxième carrément sous l’eau, de 7 000 places.

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"C’est une des solutions qu’on a trouvées à cause du manque d’espace en surface, explique Jon Mouter, membre de l'équipe municipale en charge du programme vélo de la ville. Il y a tellement de vélos qu’il n’y a plus de place pour les piétons. Les alentours de la gare d'Amsterdam sont vraiment beaux mais impossibles à observer à cause de leur nombre." 

Ces nouveaux emplacements, directement reliés à ce qui constitue le plus important nœud de transports de la ville (trains, trams, bateaux...) ont aussi permis de fermer des grands parkings extérieurs qui étaient de toute façon inadaptés et où certains vélos commençaient à rouiller. Aujourd'hui, l'idée d'aller déposer son vélo sous terre, dans un parking surveillé et sécurisé semble beaucoup plaire aux cyclistes. Sylvan utilise quasi quotidiennement le nouveau parking de 7 000 places pour déposer ou récupérer son vélo lorsqu'il va ou revient du travail, lui qui vient tous les jours d'Utrecht. "Avant, on garait les vélos n’importe où dans la rue. C’était un sacré foutoir !, confirme Sylvan. Les vélos étaient facilement volés. J’en ai perdu quelques-uns comme ça". 

Lumière et tableaux de maîtres pour motiver les cyclistes

Quatre ans de travaux ont été nécessaires pour fabriquer ces infrastructures qui se révèlent assez incroyables. Pour le premier parking, celui de 7 000 places situé devant la gare, il a fallu vider le bassin situé juste au-dessus. Aujourd'hui, il est à nouveau rempli, et il y a même des bateaux qui y naviguent. Et de l'autre côté de la gare, derrière en fait, c'est carrément un tunnel-parking de 240 mètres de long qu'on a immergé dans la rivière et arrimé à la gare. Ce tunnel est soutenu par d'immenses piliers qui reposent au fond de la rivière. "Ce sont des blocs de béton fabriqués à 12 km de là, qu’on a fait flotter jusqu’ici dans le port, explique Max Fleer, l'architecte du projet. On a tout lesté avec des matériaux lourds et ils ont doucement réussi à descendre de 15 centimètres jusqu’aux piliers qui servent de fondation. Il ne restait plus qu’à visser le tunnel sur les piliers".

Le design intérieur est très soigné pour les deux ouvrages. Il y a beaucoup de lumière, et même des peintures de maîtres hollandais aux murs. Des endroits volontairement très beaux pour attirer et décider les cyclistes à faire le tout petit effort de descendre et d'amener leur vélo sous terre. Et en plus, les premières 24 heures sont gratuites.

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