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En Suède, les gangs utilisent des explosifs pour impressionner leurs adversaires

La pratique n'est pas nouvelle dans le pays mais le phénomène s'est amplifié ces derniers mois.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Faux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une explosion a endommagé un immeuble résidentiel et des voitures dans le quartier aisé d'Ostermalm dans le centre de Stockholm, le 13 janvier 2020. (ANDERS WIKLUND / TT NEWS AGENCY)

Les autorités suédoises s’inquiètent d’un phénomène alarmant : l’utilisation d’explosifs dans la guerre entre gangs pour impressionner ses adversaires ou tout simplement montrer son pouvoir. Un phénomène ancien, qui serait lié à l’arrivée de réfugiés après le démantèlement de l’ex-Yougoslavie, dans les années 1980 et 1990, mais qui s’est brusquement amplifié ces derniers mois. 

Une explosion dans un quartier aisé de Stockholm

Un attentat à l’explosif a ainsi eu lieu le 13 janvier en pleine nuit à Stockholm. À l’heure du diner, les Suédois devant le journal télévisé ont vu un homme effrayé de constater ce qui arrive dans sa rue et des images d'un immeuble résidentiel avec sa façade complètement détruite, la porte d’entrée arrachée et les fenêtres défoncées.

Il y a eu d’autres attaques depuis mais celle-ci a beaucoup frappé l’opinion pour trois raisons. D’abord parce qu’elle a touché Ostermalm, qui est un quartier plutôt aisé de Stockholm, où l’on n’a pas l’habitude de ce genre d’évènements. Ensuite, parce que c’est l’une des explosions les plus puissantes qui a frappé la capitale suédoise. Elle a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. Enfin, parce que cette semaine-là, il y a eu cinq attaques à l’explosif dans tout le pays.

Des explosifs pour faire peur

La Suède a des liens particuliers avec l’ex-Yougoslavie, une zone où jusqu’à aujourd’hui les armes circulent plutôt facilement, notamment les grenades et les explosifs. Le but n’est pas de tuer mais plutôt de faire peur et mettre la pression. Difficile d’en savoir plus car il n’y a presque jamais d’arrestations après ces attentats. Un phénomène que la police ne peut plus ignorer : en 2019, elle a recensé 225 explosions dans tout le pays, 60% de plus que l’année dernière.

Lutte contre les gangs

L’hiver dernier la police avait proposé une amnistie à ceux qui ramenaient volontairement leurs grenades mais cela n’a visiblement pas suffi. Une opération spéciale baptisée "Rimfrost" a commencé en novembre à Malmö dans le sud du pays, avec des agents spécialement entraînés et des moyens supplémentaires, pour lutter contre les gangs.Les autorités sont d’autant plus poussées à agir que ces attentats ne se cantonnent plus aux banlieues des grandes villes : il y a maintenant des explosions dans le centre de Malmö, de Göteborg et maintenant dans les quartiers chics de Stockholm.

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