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En Suède, le musée d’architecture de Stockholm accueille la première exposition mondiale consacrée à l'ASMR

L’Arkdes, le musée d’architecture de Stockholm en Suède, accueille la première exposition mondiale consacrée à l'ASMR. Une pratique qui vise, grâce à des sons diffusés sur internet, à provoquer une sensation d'apaisement chez les auditeurs.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Faux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les amateurs disent trouver de l'apaisement, voire même des frissons de plaisir dans l'ASMR. Photo d'illustration. (SYLVIE CAMBON / MAXPPP)

C'est un univers entièrement sonore qui se dévoile jusqu’au 1er novembre à l’Arkdes, le musée d’architecture de Stockholm. La première exposition mondiale de l'ASMR, un acronyme quasiment intraduisible en français, et qui consiste à réaliser et diffuser sur internet des vidéos où l’on froisse ou gratte différentes matières, où l’on murmure en faisant de petits bruits avec ses mains. L'objectif est de provoquer chez l’auditeur une sensation d’apaisement, voire des frissons de plaisir pour les plus réceptifs.

Des sons et des sensations

L'ASMR peut se décliner de plusieurs manières : des bruits de bouche, le son d'un spray, des chuchotements... Et lorsque l'on regarde ces vidéos avec un casque, confortablement assis sur un canapé, plusieurs réactions sensorielles peuvent se produire. "L’ASMR, c’est d’abord une sensation", explique le commissaire de l'exposition James Taylor Foster. "Des gens sentent des picotements au sommet de leur tête, qui descendent dans le dos, comme lorsque l’on est devant un orchestre qui joue crescendo. D’autres ne sentent rien, ou une relaxation profonde", poursuit-il.

C’est quelque chose qui transcende les cultures et le langage, et qui est devenu l’un des mouvements importants de l’internet aujourd’hui.

James Taylor Foster, commissaire de l'exposition

à franceinfo

L'ASMR est né en 2009, quand une Anglaise surnommée "whispering life" a commencé à poster sur Youtube des vidéos où elle chuchotait. Depuis, le mouvement se divise en deux parties. Il y a d'abord l'ASMR non volontaire, des vidéos qui ont un effet relaxant sans le vouloir. Ce sont souvent des personnes qui accomplissent des tâches minutieuses (assembler une maquette, faire de la gravure...) tout en décrivant leur travail. Le mélange de voix douce et de son des outils rend un aspect très apaisant.

On trouve ensuite les vidéos faites de manière intentionnelle, pour provoquer l'ASMR. Les vidéos les plus populaires cumulent des centaines de millions de vues sur internet. Le phénomène n'a pas échappé aux grandes marques, comme Apple ou Ikea par exemple, qui se le sont approprié. 

Un espace de calme dans la jungle numérique

L'ASMR n'a pas que des supporters, ses détracteurs lui reprochant notamment un côté assez régressif. Mais ceux qui soutiennent le procédé expliquent de leur côté qu'il s'agit d'un espace de calme, d'empathie, dans un monde numérique qui en compte très peu. 

L'exposition au musée d’architecture de Stockholm a d'ailleurs été conçue en ce sens. Les murs et une partie du sol sont recouverts d'une sorte de traversin géant dans lequel on peut se lover avec le casque sur les oreilles. Le public peut en faire l'expérience jusqu'au 1er novembre, sauf si le coronavirus en décide autrement. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer jusqu'en Suède, une présentation complète est disponible, en anglais, sur le site du musée

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