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En Suède, des réfugiés afghans s'intègrent en gardant des chèvres et préservent la biodiversité

Deux Afghans ont repris l'activité qu'ils avaient avant d'arriver en Europe. Ils s'occupent d'un troupeau, ce qui contribue également à débroussailler les terrains sur cette île de l'archipel de Stockholm.

Article rédigé par Frédéric Faux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Hanif, un jeune réfugié afghan installé depuis 2015 à Lindigö, une banlieue chic de Stockholm (FREDERIC FAUX / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Hanif est un jeune réfugié afghan. Comme beaucoup de jeunes en Afghanistan, il garde les chèvres. Mais lui le fait en Suède, sur une île de l’archipel de Stockholm.

Le jeune homme est arrivé en Suède avec la grande vague de réfugiés de 2015. Il a été installé avec d’autres Afghans dans une maison de l’île de Lindigö, une banlieue chic de Stockholm. Là, des bénévoles sont venus les aider, leur apprendre le Suédois et c’est comme ça que Hanif a su qu’il y avait un troupeau de chèvres à Lindigö. Alors il a repris une activité qu’il a pratiquée pendant toute son enfance, mais à Stockholm, c’est un peu plus confortable que dans la province de Helmand, en Afghanistan : "Quand je travaille ici, je pense beaucoup à mon ancienne vie, dans mon pays. Mais les conditions sont meilleures ici. Il y a plus à manger pour les chèvres, c’est plus facile. Il n’y a pas la guerre."

J’ai reçu tellement d’aide des gens ici en Suède que je suis heureux de pouvoir leur rendre quelque chose en m’occupant de leurs chèvres.

Hanif

à franceinfo

À l’origine de cette initiative, il y a Henrik Pönten, un habitant de Lindigö qui était inquiet de voir les agriculteurs quitter son île et les prairies se transformer en sous-bois impénétrables. Il a donc eu l’idée d’introduire un troupeau de chèvres. Une race très ancienne, dont il ne reste que quelques spécimens, mais qui s'avèrent redoutables quand il s’agit de débroussailler un terrain. Le but est de préserver les paysages, mais pas seulement : "C’est aussi un moyen de socialiser ces jeunes Afghans, explique Henrik. Ils ont tellement de connaissance sur la façon de garder les chèvres. Ils ont une façon si naturelle de traiter les animaux, une façon qu’on a oubliée en Suède."

On a ces réfugiés qui n’arrivent pas à trouver leur place. Depuis des années on discute de ce problème, mais on peut changer de perspective et se demander qu’est-ce qu’ils pourraient faire pour notre société.

Henrik

à franceinfo

Ce sont donc deux réfugiés qui s’occupent des chèvres. Leur travail est admiré par toute la population de Lindigö. Les animaux dévorent les arbustes, les buissons, et préservent les prairies de l’île. Enfin, ce qui ne gâte rien, une production d’un fromage de chèvre 100% bio a commencé à Lindigö, toujours grâce à ces réfugiés afghans.

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