De nombreux militants communistes, ont dû cette année interrompre la campagne électorale en faveur de leur candidat à la présidentielle, Pavel Groudinine, le temps, comme chaque 5 mars, de déposer des fleurs sur la tombe de Staline, au pied des murailles du Kremlin. Ils cultivent depuis longtemps le culte du "petit père des peuples", considéré comme le vainqueur du nazisme et comme l’homme providentiel du développement de l’URSS.Une mémoire sélectiveMais d’autres, des écrivains, des hauts-fonctionnaires, des hommes politiques, n’hésitent plus désormais à prendre la parole régulièrement pour saluer la mémoire de Staline. Ils justifient les purges contre les conspirateurs du régime stalinien. Ceux-là ont la mémoire sélective. Ils ne retiennent que les faits d’armes glorieux du successeur de Lénine.Le double discours de Vladimir PoutineLe président russe joue sur les deux registres à la fois, sans jamais véritablement trancher. Vladimir Poutine fait en sorte que l’image du chef militaire que fut Staline, ne soit jamais écornée. En février 2018 par exemple, le Kremlin a fait le nécessaire pour que le film burlesque britannique, La mort de Staline, ne soit pas diffusé en Russie. Mais Vladimir Poutine sait aussi qu’une part importante des familles russes reste marquée par les horreurs du stalinisme. Il rappelle également que ses crimes ne doivent pas être oubliés, tout en précisant qu’ils sont l’une des conséquences terribles d’une révolution inutile. En clair, selon lui, les révoltes contre le pouvoir ne peuvent apporter que la misère et le chaos. C’était vrai hier et ça le serait encore aujourd’hui.