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En Jordanie, des enfants réfugiés syriens sortent un album de musique

L'objectif est de redonner espoir aux enfants, mais aussi de remobiliser les bailleurs de fonds qui financent les organisations humanitaires en Syrie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le musicien Elias Rahbani et des enfants enregistrent une chanson avec l'Unicef. (Unicef)

À Amman, en Jordanie, des enfants réfugiés syriens sortent cette semaine un album de musique. Il est diffusé sur les plateformes de partage de musique et les réseaux sociaux et rassemble onze chansons, à l’occasion des huit années du début de la guerre en Syrie.

L'objectif, c'est d'amener ces enfants réfugiés à se rencontrer, à participer à des activités artistiques, à se mélanger avec des enfants des communautés hôtes. Il s’agit donc d’un travail psychosocial destiné à permettre aux jeunes de retrouver un peu de leur enfance malgré leur exil. Le projet est soutenu par l’Unicef, le fonds d’urgence des Nations Unies pour les enfants. L'agence a organisé onze ateliers, qui ont réuni le fils du compositeur de ces chansons (elles ont été écrites il y a 40 ans) et 300 enfants qui vivent en Syrie, mais aussi en Jordanie, en Turquie et au Liban. Les morceaux sont désormais disponibles sur Youtube, Spotify, Sound Cloud et les réseaux sociaux.

Yalla Na'amir, l'une des onze chansons de l'album

Le titre de l'une de ces chansons est Yalla Na’amir, ce qui signifie "Construisons", en arabe. De manière générale, elles explorent souvent les thèmes de la famille, de l’amitié, de l’école. "Cette chanson vous fait sentir libre, comme si vous étiez un oiseau", raconte Emjad, un petit Syrien de 10 ans, qui a participé au projet. "Elle parle de l’amour pour son pays et aussi pour le pays qui nous accueille."

Cette chanson va encourager les gens qui l’écoutent à faire de leur vie ce qu’ils veulent qu’elle soit, elle va les encourager à refuser qu’on leur impose des choses qu’ils ne veulent pas.

Emjad, 10 ans

à franceinfo

Mais l'autre but de cet album, c’est aussi d’attirer l’attention de bailleurs de fonds qui financent les organisations humanitaires en Syrie, pour les remobiliser. Il se trouve que leurs contributions sont en baisse : l’Unicef, par exemple, a besoin d’un 1,2 milliard de dollars cette année pour venir en aide aux enfants syriens en Syrie et dans les pays alentours où ils sont réfugiés. Pour le moment, l’agence n’a pas reçu de contribution significative, ce qui la préoccupe.

La guerre, pourtant, n’est pas terminée, loin de là. L’année 2018 a été la plus meurtrière pour les enfants en Syrie depuis le début du conflit : plus de 1100 enfants ont perdu la vie. L’Unicef a choisi de sortir cet album à un moment bien particulier, au moment où les bailleurs de fonds internationaux sont réunis, cette semaine, à Bruxelles pour une conférence sur l’avenir de la Syrie. Ces chansons sont donc un moyen d’interpeller ces donateurs pour les appeler à contribuer davantage.

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