En Grèce, l'île de Sikinos dit adieu aux pailles en plastique
L'île grecque de Sikinos a décidé de bannir cet été les pailles en plastique servies avec les boissons.
L'île grecque de Sikinos va passer un premier été sans pailles en plastique. Elles seront interdites avec les boissons à partir du 1er juin. Une initiative environnementale inédite en Grèce, où ces pailles tiennent la 11e place des déchets plastiques qui polluent les mers grecques, selon une étude réalisée pour la fondation A.C. Laskaridis.
Pour beaucoup, la boisson nationale grecque est l'ouzo, une boisson alcoolisée à l'anis. Mais il y a aussi le café frappé, qui se boit glacé tout au long de l'année avec une paille en plastique. Les images de jeunes en maillot au bord de la plage, sirotant leur café frappé avec une paille, vous accueillent dès votre arrivée sur place. Pour bon nombre d'amoureux de la Grèce, le café frappé est synonyme de vacances.
Mais les pailles en plastiques sont une menace pour l'environnement. Dans la petite île de Sikinos, dans les Cyclades, elles seront donc remplacées par des pailles biodégradables fournies par la fondation A.C. Laskaridis, qui œuvre en faveur de l'environnement.
Un test à petite échelle pour commencer
Les petites îles grecques sont souvent des terrains de test pour une politique donnée. Par exemple, l'île de Tilos, en mer Égée, a été la première à appliquer un programme énergétique unique qui l'a rendue autonome et lui permet de couvrir tous ses besoins en électricité grâce aux énergies renouvelables. D'autres îles vont suivre l'exemple.
C'est la même logique pour les pailles et Sikinos. Les deux îles ont en commun une petite population (100 et 300 habitants), très motivée. Si l'expérience se révèle positive pour Sikinos, d'autres îles des Cyclades interdiront à leur tour les pailles en plastique.
Un petit geste au quotidien, un grand geste pour la planète
En janvier dernier déjà, des circulaires environnementales ont poussé les Grecs à innover au quotidien. Les sacs plastiques sont ainsi devenus payants : quatre centimes dans les supermarchés, dix centimes à l'aéroport et dans les commerces, ce qui n'est pas rien pour un faible salaire de 480 euros ou une retraite de 380 euros.
Mais il y a un problème : ces sacs en plastique ne servaient pas qu'à transporter les courses, ils étaient réutilisés pour recevoir le papier hygiénique usagé. Les canalisations du pays sont vétustes et il ne faut surtout pas le jeter dans les toilettes sous peine d'inondations nauséabondes. Les habitants sont donc retournés vers les vieux journaux placés au fond des poubelles, comme dans les années 1960.
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