En Espagne, des journalistes de la télé publique vêtus de noir pour dénoncer le contrôle du gouvernement
L'objectif de ce mouvement lancé par des journalistes vise à protester contre ce qu'ils appellent "le blocage" du groupe audiovisuel public RTVE, par le Parti populaire (PP), la formation de droite dont est issu le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
Depuis trois semaines, chaque vendredi, sur la télévision publique espagnole TVE a lieu le "viernes negro", le vendredi noir. Ce mouvement créé par un collectif de femmes journalistes se matérialise par des présentatrices, mais aussi des présentateurs, des invités ou des journalistes, qui s'habillent en noir. L'objectif est de protester contre ce qu'ils appellent "le blocage" dans la réforme du choix du directeur du groupe d'audiovisuelle public RTVE, par le Parti populaire (PP), la formation de droite dont est issu le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
En Espagne quand la secrétaire d'Etat à la communication glisse micro ouvert qu'elle rêverait de faire "un bras d'honneur" aux retraités qui manifestent, la séquence est dans tous les médias... sauf à la télévision publique #AsiSeManipula https://t.co/q60dN4selt pic.twitter.com/XIbQr9nPMH
— Manuel Vicuña (@M_Vicuna) 9 mai 2018
Les critiques ne s’arrêtent pas là, puisque depuis le début du conflit certains travailleurs dénoncent des manipulations. Ils ont le hashtag #AsiSeManipula pour le signaler sur les réseaux sociaux. C’est une collection d’anecdotes de censure, de petites manœuvres pour corriger un sujet, une information qui serait trop critique avec le gouvernement par exemple. C’est un recueil assez effrayant de la manipulation au quotidien.
Retour en arrière
En Espagne, comme dans d’autres pays d’ailleurs, la méthode de sélection des grands patrons de la télévision et de la radio publique fait l’objet de polémiques récurrentes. Au pays de Cervantes, sans doute plus encore qu’ailleurs, la télévision et la radio publiques sont accusées d’être aux ordres du gouvernement. C’était vrai sous le socialiste Felipe Gonzalez, c’était vrai sous le conservateur José María Aznar, c’était un peu moins vrai sous le socialiste José Luis Zapatero, car il avait changé la méthode de désignation.
Avec Mariano Rajoy à la tête du gouvernement espagnol, les vieilles règles sont revenues et avec les vieilles critiques. Mais, récemment, toute l’opposition s’est mise d’accord pour que la direction soit désignée par une sélection de type concours de la fonction publique. Cependant, au dernier moment, le Parti populaire au pouvoir a demandé des rapports complémentaires avant de mettre le processus en mache. C’est ce fameux "bloqueo", le blocage du renouvellement de la direction, qu’ils dénoncent en s’habillant en noir tous les vendredis.
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