Cet article date de plus de huit ans.

En direct du monde. Mexique : il y a deux ans disparaissaient 43 étudiants

Au Mexique, lundi 26 septembre, se tiendront des manifestations pour commémorer la disparitions de 43 étudiants, il y a deux ans. Les étudiants de l’Ecole normale d’Ayotzinapa avaient été enlevés par des policiers municipaux. Ils n’ont jamais été retrouvés. Cette affaire avait provoqué et provoque toujours un émoi national.

Article rédigé par franceinfo, Alexis Morel, Emmanuelle Steels
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Objets divers d'un étudiant mexicain disparu, rassemblés par sa mère à Ayotzinapa. (ALFREDO ESTRELLA / AFP)

Il y a deux ans disparaissaient 43 étudiants de l'Ecole normale d'Ayotzinapa, à Iguala, dans l'État de Guerrero (sud du Mexique). L’enquête sur leur disparition, dirigée par le parquet fédéral, s’est enlisée. La version officielle affirmait que les étudiants avaient été séquestrés par des policiers municipaux avant d’être livrés à un cartel local, qui les aurait abattus.

Mais le gouvernement mexicain est accusé par les familles des victimes et par un groupe d’experts latino-américains d’avoir fabriqué un récit de toute pièce. Seuls les restes d’un étudiant ont pu être identifiés. La communauté scientifique juge invraisemblable l’hypothèse officielle selon laquelle les corps des 43 étudiants ont été brûlés dans une décharge proche de la ville d’Iguala. Et l’enquêteur principal a démissionné récemment après avoir été accusé d’avoir manipulé des preuves. On parle désormais de "crime d'Etat".

Y a-t-il des personnes emprisonnées et jugées ?

Il y a 130 personnes emprisonnées dans le cadre de cette affaire, mais pas une seule n’a été jugée jusqu’à présent. Ces arrestations mènent aussi dans une impasse. D’abord parce qu’aucun des suspects n’a pu révéler où se trouvent les étudiants. Et ensuite parce que certains de ces détenus, notamment des policiers municipaux de la ville d’Iguala, pourraient être libérés, faute de preuves ou parce qu’ils ont été victimes de tortures. Plusieurs cas de torture sont avérés, de quoi discréditer une nouvelle fois l’enquête du parquet fédéral.

La société mexicaine est-elle encore touchée par ces disparitions ?

Une certaine lassitude s’est installée au Mexique, ainsi que l’idée qu’on ne connaîtra jamais la vérité. Et puis l’affaire des 43 étudiants se dilue quelque peu dans les dizaines de milliers de cas de disparitions qui sont survenus ces dernières années, dans le cadre de la guerre contre le narcotrafic

Le cas d’Iguala reste cependan emblématique, et on verra lundi 26 septembre des étudiants manifester dans toutes les grandes villes du pays pour réclamer que justice soit rendue à leurs camarades disparus.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.