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En direct du monde. Le maire de New York accusé de trop faire la sieste

Le New York Post accuse Bill de Blasio de ne jamais rater une occasion de faire la sieste pendant ses heures de travail. En creux, une guerre politique conservateurs-démocrates.

Article rédigé par franceinfo, Marco Wolter
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Bill de Blasio, le maire de New York. (BRYAN R. SMITH / AFP)

Bill de Blasio, le maire de New York, s’est attiré les foudres d’un journal local, le New York Post, propriété du roi des médias Rupert Murdoch. Selon le quotidien, l’édile démocrate ne raterait pas une occasion de faire la sieste pendant ses heures de travail. Dans la ville qui ne dort jamais, cette information ne passe évidemment pas inaperçue, d’autant que le New York Post tire à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et que chacun peut le trouver dans chaque épicerie pour un dollar. 

L’information, non-vérifiée, fait le tour de la ville

Aussi, quand le tabloïd titre "Ajoutez les siestes à la liste de ce que fait Bill de Blasio au lieu de travailler", l’information, et peu importe sa véracité, fait le tour de la ville. Ajoutons-y l’effervescence retrouvée sur les réseaux sociaux : il n’en fallait pas davantage pour que naisse le "nap-gate", le scandale de la sieste. L’article ne cite que des sources anonymes. Pour l’essentiel, des collaborateurs à la mairie qui expliquent que Bill de Blasio arrive au bureau vers 10h après sa séance de fitness, pour s'offrir ensuite une sieste d’une demi-heure, voire de 45 minutes, journal sur la tête pour ne pas être dérangé par la lumière du jour. 

C’est peu dire que le scandale naissant n’a pas ravi le principal intéressé. Bill de Blasio s’en est ainsi pris au New York Post lors d’une interview télévisée sur la chaîne locale Fox5. "J’ai souvent expliqué comment le New York Post fabriquait de fausses informations, dénonce-t-il. C’est de la propagande conservatrice. Il ne donne le nom d’aucune source. C’est ridicule, c’est triste à quel point il se concentre sur tout ce qui est négatif, même quand ce n’est pas vrai." Voilà pour la défense de Bill de Blasio, pour qui le New York Post relève purement et simplement de la fake news. 

Une guerre politique avant les élections 

En réalité, cette guerre entre le journal et le maire est d’abord une guerre politique. Le tabloïd défend des opinions particulièrement conservatrices, quand Bill de Blasio, lui, est un démocrate. L'année est par ailleurs marquée par les élections du 7 novembre.

Il est déjà arrivé que le maire ignore les questions des journalistes du New York Post lors de conférences de presse. Cette affaire de sieste vient accabler un homme qui, en plus, est notoirement connu pour être en retard. En 2014, dès ses débuts, on l’a vu rater le début d’une cérémonie de commémoration de victimes d’un crash d’avion. Le maire lui-même a plus tard avoué qu’il s’était levé en retard parce qu’il avait mal dormi et n’avait pas réussi à trouver le sommeil. 

Le "nap-gate" ne devrait pas ternir le bilan du maire 

Depuis, chaque retard alimente les commentaires de ceux qui veulent donner à Bill de Blasio l’image d’un homme désorganisé, peu concerné par sa mission. Reste que tout semble indiquer qu’il sera réélu pour un second mandat. L’homme peut notamment s’appuyer sur une baisse de la criminalité, un programme de logements sociaux ambitieux, la maternelle qui devrait bientôt être gratuite à New York. Aussi, ce scandale de la sieste, vrai ou pas vrai, ne devrait pas faire pencher la balance. Même dans la ville qui ne dort jamais. 

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