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En direct du monde. La Tunisie ne sait plus quoi faire de ses agrumes

La Tunisie ne sait plus quoi faire de ses oranges. Sa production d'agrumes a augmenté de 50% par rapport à l'an dernier et difficile de trouver des acheteurs.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Récolte d'oranges à Menzel Bou Zelfa (Tunisie), en janvier. (FETHI BELAID / AFP)

C'est une production record pour la Tunisie. La pays a produit en 2016 50% d'agrumes de plus que l'année précédente. Si cela montre la bonne santé du secteur, il devient très compliqué de trouver des acheteurs pour tous ces fruits. A tel point que la moitié de la récolte de cet hiver pourrait finir à la poubelle, selon le principal syndicat des agriculteurs.

De plus en plus d'arbres et une météo favorable

Il existe plusieurs raisons à cette hausse record de la production d'agrumes. D'abord, les orangers sont des arbres qui habituellement ne donnent jamais la même quantité d'agrumes d'une année sur l'autre. Si une récolte est très bonne, la suivante a de fortes chances d'être mauvaise et inversement. C'est ce qui s'est produit cet hiver avec une météo très favorable.

Le nombre d'arbres cultivés est aussi en augmentation. Depuis quelques années, de nouvelles terres ont été consacrées à la production d'agrumes, de nouveaux arbres ont été plantés. Beaucoup ont donné leurs premiers fruits cette année.

Un grand manque d'anticipation

Une partie des producteurs tunisiens d'agrumes se retrouvent aujourd'hui dans une situation difficile. Les acheteurs ont commencé à payer les oranges, mais impossible d'écouler toute la marchandise. La production attendue est de presque 600 000 tonnes, alors que le marché tunisien n'en consomme que 350 000 à 400 000. Les agriculteurs ont peur de ne pas recevoir les derniers paiements pour leur oranges, et de s'endetter encore plus.

L'export ou le jus de fruits ?

Les arboriculteurs et les autorités réfléchissent à plusieurs solutions pour écouler les stocks. La première est l'export. Environ 10% de la production est pour l'instant destinée à l'étranger, en majorité vers la France. Le pays vise donc de nouveaux marchés, comme la Russie. Mais la concurrence est très rude là-bas, et mettre en place des filières de transport, de distribution, de vente, prend du temps et demande des investissements à long ou moyen terme.

Les arboriculteurs tunisiens pensent aussi à transformer les agrumes. Mais pour fabriquer jus de fruits ou confitures, il faut des usines et ce n'est donc pas réalisable cette année. 

Le syndicat des agriculteurs s'inquiète pour les prochaines récoltes. De nouveaux arbres vont commencer à donner des agrumes dans les années à venir, et la production va probablement continuer d'augmenter. Et le syndicat affirme que les investissements engagés jusqu'à maintenant sont largement insuffisants.

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