En direct du monde. La Pologne forme ses femmes à la défense armée
Le gouvernement polonais a choisi d'organiser des cours d'autodéfense pour les femmes, dispensés par l'armée.
C'est une initiative originale. Le gouvernement polonais organise en ce moment des cours d’autodéfense pour les femmes. Ce sont des militaires qui sont chargés de la formation gratuite. La seule condition est d’être majeur et en bonne santé.
Apprendre à se protéger d'un potentiel agresseur
Cette formation a commencé le mois dernier et doit durer jusqu’en juin 2017 dans 30 villes polonaises, à chaque fois dans des bases militaires. Des soldats y enseignent les techniques élémentaires de combat et de défense. Savoir se protéger de coups de pied, d’une agression avec une arme ou encore se libérer du contrôle d’un potentiel agresseur. Sur son site internet, le ministère de la Défense polonais s’adresse aux candidates : "Souviens toi. Les nouvelles capacités que tu apprendras pendant la formation te donneront un avantage sur l’adversaire." Le langage très militaire soulève certaines critiques dans le pays. On estime notamment que cette formation d’autodéfense devrait être faite par la police et non par l’armée.
Une armée paramilitaire depuis l'arrivée au pouvoir des nationalistes
Le nouveau ministre de la Défense, Antoni Macierewicz, veut créer une défense territoriale composée de 35 000 civils volontaires. Cette armée paramilitaire est déjà formée par l’armée professionnelle. Elle aura pour mission, non pas de monter au front en cas de conflit, mais de faire le lien entre l’armée et les populations civiles. C’est une réponse à la menace de guerre hybride comme ça a été le cas en Crimée et dans l’est de l’Ukraine. La Pologne n’est d’ailleurs pas la seule à se doter d’une armée paramilitaire. C’est aussi le cas dans les Pays baltes.
Varsovie observe la politique du Kremlin avec appréhension
L’annexion de la Crimée au printemps 2014 par la Russie a ravivé en Pologne les pires souvenirs de l’époque communiste. Le pays est libre depuis seulement 25 ans et les Polonais sont encore profondément traumatisés. C’est pour ça que Varsovie insiste énormément auprès des Américains pour qu’ils déploient des soldats en Pologne. Ils ont obtenu gain de cause lors du dernier sommet de l’Otan. Mais l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et la nomination toute fraîche de Rex Tillerson, un ami de Vladimir Poutine, au poste de chef de la diplomatie n’a rien de rassurant pour le pouvoir nationaliste polonais.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.