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En direct du monde. En Pologne, Lech Walesa accusé d'avoir collaboré avec la police secrète communiste

En Pologne, l’ex-président Lech Walesa, fondateur du syndicat Solidarité et prix Nobel de la paix 1983 est accusé d’avoir collaboré avec la police secrète communiste.

Article rédigé par franceinfo, Damien Simonart
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L’ex-président polonais Lech Walesa, fondateur du syndicat Solidarité et prix Nobel de la paix 1983 accusé d’avoir collaboré avec la police secrète communiste. (Federico PARRA / AFP)

L’Institut polonais de la Mémoire Nationale a authentifié mardi 31 janvier un rapport accablant contre Lech Walesa, l'ancien président qui a fondé le syndicat Solidarité et obtenu le prix Nobel de la paix en 1983.

Il s'agit d'un rapport découvert il y a un an au domicile du défunt général Kiszczak, ancien ministre de l’Intérieur communiste. Il contient plusieurs dizaines de documents manuscrits compromettant signés du pseudonyme Bolek, ou du nom de Lech Walesa. Le rapport comporte notamment un engagement de collaboration avec la police secrète communiste, 17 reçus d’argent pour une somme totale équivalente à 2 700 euros ainsi qu’une trentaine de rapports livrant des informations aux autorités de l’époque. Lech Walesa a toujours affirmé que sa signature a été falsifiée, mais une expertise graphologique réclamée par l’Institut de la Mémoire Nationale confirme bien qu’il s’agit de l’écriture de l’ancien président polonais.

Les conséquences pour Lech Walesa

Lech Walesa est actuellement en voyage en Colombie. Il n’a pas réagi à ces nouvelles accusations. Sur le fait d’avoir potentiellement collaboré avec la police secrète communiste, il ne peut rien lui arriver. En 2000, alors qu’il était déjà soupçonné, un tribunal spécial l’avait innocenté de toute collaboration avec la police politique. Le délai légal pour contester cette décision est de dix ans, donc l’enquête ne peut être rouverte même si de nouveaux éléments sont apparus. En revanche, Lech Walesa peut être poursuivi pour fausses déclarations. L’Institut de la Mémoire Nationale a en effet réclamé cette expertise graphologique, parce que  Walesa a réfuté l’authenticité du rapport retrouvé l’année dernière. Mais les conséquences les plus graves, pour lui, concernent avant tout son image.

Les Polonais partagés sur ces révélations 

C’est un nouvel épisode d’un feuilleton qui dure depuis plus de 20 ans, et ce ne sont pas les révélations de mardi qui vont changer l’opinion des Polonais. Il y a ceux qui croient que Lech Walesa est victime d’un complot de la part de ceux qui veulent détruire sa légende, ceux qui pensent qu’il a trahi et puis ceux qui sont prêts à admettre que Walesa a signé quelque chose dans sa jeunesse avant de se rendre compte de son erreur et de devenir un héros dans les années 80 en combattant le communisme.

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