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En direct du monde. En Italie, le pass culture pour les jeunes dont Emmanuel Macron veut s'inspirer

L’Italie a mis en place il y a deux ans un pass culture pour les jeunes. Emmanuel Macron a promis de l’appliquer aussi en France. Le président de la République va en discuter mardi avec les ministres de la Culture européens au salon du livre de Francfort.

Article rédigé par franceinfo, Mathilde Imberty
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le salon du livre de Francfort (Allemagne) où Emmanuel Macron, président de la République, se rend mardi 10 octobre 2017. (DANIEL ROLAND / AFP)

Emmanuel Macron se rend à Francfort mardi 10 octobre pour l’inauguration du salon du livre. En marge de l’événement, les ministres européens de la Culture doivent échanger autour d’initiatives pour "refonder l’Europe par la culture". Parmi elles, une proposition très concrète. Un pass culture pour les jeunes de 18 ans. L’Italie l’a mis en place il y a deux ans. Emmanuel Macron a promis de l’appliquer aussi en France.


Il faut savoir que le pass culture n’est pas une réussite totale en Italie. Les jeunes qui y avaient droit n’en ont pas tous profité. En 2016, la première année d’entrée en application de ce pass, 370 000 jeunes ont répondu à l’appel sur les 570 000 concernés, soit 60 % environ. Le démarrage a été ralenti par des problèmes techniques d’inscription sur le site internet. Par le fait que les structures participantes manquaient au départ en particulier dans le sud du pays, peu de librairies, peu de musées impliqués et les jeunes Italiens ont laissé filer l’occasion. C'est un peu mieux en 2017. En partie parce que l’achat de musique est désormais possible avec ce pass culture. Ces dernières semaines le nombre d’inscrits a progressé de 13 % selon la Fédération italienne de musique. 

Un chèque pour effectuer des dépenses culturelles 

Une entrée au musée, à un concert, l’achat de livres, de places de cinéma et donc désormais de musique. 500 euros à répartir au choix entre ces dépenses. Le problème est qu’il y a eu aussi des abus. La presse italienne a mené diverses enquêtes démontrant qu’un marché parallèle s’était mis en place. Exemple : un jeune qui achète pour 500 euros de livres. Et qui les revend à moitié prix dans la foulée. Marge nette 250 euros pour lui. Jusqu’à des cas de commerçants peu scrupuleux qui rachètent les pass culture contre une somme d’argent en liquide inférieure à sa valeur de 500 euros. Interrogé sur ces détournements la ministre française de la Culture a assuré que la France mettrait en place les garde-fous nécessaires pour éviter de tels abus dans l’hexagone.

Coût en Italie  : 290 millions d'euros par an

Dans un contexte de baisse du budget de la culture ces dernières années, c’est un choix politique significatif. Il s’agit selon la ministre de la Culture que nous avons rencontrée d’apporter une aide indirecte aux cinémas, aux salles de concert, aux librairies et bien sûr de rapprocher les jeunes de la culture, dans un contexte critique. Les dépenses culturelles des familles italiennes sont inférieures à celles des pays voisins. Et selon l’Istat, équivalent de notre Insee, en dehors de l’école la plupart des jeunes Italiens n’ouvrent jamais un livre. Du gâchis estiment les autorités, étant donné l’immensité du patrimoine culturel italien.

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