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En direct du monde. En Espagne, les mariages religieux se font rares

Le nombre de mariages religieux en Espagne s’effondre depuis 15 ans. En l’an 2000, trois quarts des mariages étaient célébrés à l’église. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse, un quart seulement des unions se passent devant un curé.

Article rédigé par franceinfo, Mathieu de Taillac, Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cathédrale Sainte-Croix à Barcelone, le 27 août 2016. (CATHERINE GONZALEZ / EYEEM / EYEEM)

En Espagne, il y a 15 ans, trois quarts des mariages étaient célébrés à l’église. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse, et on peut dire que c’est une tendance lourde. Depuis l’an 2000, la part des mariages religieux dans l’ensemble des mariages a diminué chaque année, sans exception. La baisse est rapide est surtout continue, sans aucune interruption.

En l’an 2000, 76% des mariés passaient devant l’autel ; en 2005, ils n’étaient plus que 60% ; 41% en 2010 ; et seulement 22% au premier semestre 2016. En France on est autour de 28%, plus qu’en Espagne, alors qu’il y a encore cinq ou dix ans l’Espagne était largement au dessus.

L'Eglise recule, mais continue à s'exprimer

Si on croise ces données avec celles des baptêmes, on se rend compte que l’Église catholique a bien un problème en Espagne. Entre 2010 et 2015, le nombre de baptêmes n’a pas cessé de diminuer, il est passé de 350 000 a 240 000. Une perte d’un tiers en cinq ans. On assiste bien à un processus de déchristianisation de l’Espagne des rois catholiques.

L’Église catholique reste cependant très présente dans le débat public en Espagne. Les évêques prennent position, ils manifestent parfois, L’Église catholique est propriétaire d’une radio, la Cadena Cope, qui est numéro deux en audience, elle détient aussi une télévision, la 13, qui est une chaîne généraliste.

L’Église est très présente sur la scène publique, donc, mais pour y défendre des positions très conservatrices, elle se mobilise surtout sur les sujets de morale : le mariage homosexuel adopté en 2005, mais aussi l’avortement dès qu’il y a une réforme dans un sens ou dans l’autre, le divorce qui avait été facilité sous le gouvernement socialiste de Zapatero. Bref, ce n’est pas exactement l’Église du pape François et il existe un vrai décalage entre les comportements de la société espagnole, une société très libérale, et la doctrine morale très stricte des évêques espagnols.

Moins de mariages , en général

Le nombre global de mariage baisse lui aussi, mais cette baisse n’est pas aussi drastique que celle des mariages religieux. Elle n’est pas non plus aussi continue. De 2001 à 2004, les mariages ont augmenté, de 2004 a 2011 ils se sont effondrés. Ces trois dernières années, ils ont à nouveau progressé. La tendance globale est à la baisse c’est vrai, le mariage n’est plus un passage obligé en Espagne, 42% des enfants naissent désormais hors mariage.

À propos de naissances, un dernier phénomène démographique, inquiétant pour l’Espagne, c’est la chute de la natalité. En 2015, pour la premiere fois, il y a eu plus de décès que de naissances. Les démographes prévoient que l’Espagne perdra 500 000 habitants d’ici 15 ans. Une situation qui est aussi liée à la crise économique dont, heureusement, l’Espagne commence à sortir.

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