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En direct du monde. En Autriche, l’extrême droite pourrait faire son entrée au gouvernement dimanche

Les Autrichiens renouvellent dimanche leur parlement. Ces législatives anticipées pourraient faire entrer l'extrême droite au gouvernement.

Article rédigé par franceinfo, Isaure Hiace
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Christian Kern, chancelier social-démocrate, n'exclut pas une coalition avec l’extrême droite en Autriche. (GEORG HOCHMUTH / APA)

Les citoyens autrichiens vont élire dimanche 15 octobre leur nouveau Chancelier fédéral, le chef de gouvernement qui devra choisir la future coalition. Selon les sondages, le parti conservateur est en tête, devant l’extrême droite et les sociaux-démocrates. Mais la future coalition reste très ouverte. Une alliance entre la gauche et l’extrême droite, longtemps taboue, est même envisagée par les deux partis concernés.

Ce genre d’alliance existe déjà en Autriche, au Burgenland qui est une région viticole, à la frontière avec la Hongrie. C’est l’une des plus pauvres d’Autriche et c’est là qu’il y a deux ans, la gauche a décidé de s’allier avec l’extrême droite pour gouverner. Un choix du social-démocrate Hans Niessel qui, à l’époque, avait choqué son parti. Mais deux ans plus tard, la donne a changé. La coalition se targue aujourd’hui d’un bilan positif. Croissance économique en hausse, baisse du taux de chômage, loyers parmi les plus bas de toute l’Autriche, un tableau idyllique. Trop idyllique peut-être. L’opposition dénonce en effet l’influence de l’extrême droite sur les sociaux-démocrates. Certaines mesures ne passent pas comme la réduction de l’aide financière accordée aux réfugiés ou la création de patrouilles citoyennes, en plus des forces de police. La porte-parole des verts au Burgenland dénonce ainsi “une droitisation du parti social-démocrate”.      

Une alliance envisageable à l’échelle nationale  

Le candidat social-démocrate à la Chancellerie, Christian Kern, n’a pas exclu une coalition avec l’extrême droite s’il est élu. Une alliance contre-nature aux yeux de certains mais en Autriche, le système de proportionnelle intégrale oblige à former des coalitions pour gouverner et force est de constater qu’aujourd’hui le parti d’extrême droite est l’un des trois principaux du pays. Il ne peut plus être ignoré, dit-on du côté des sociaux-démocrates. Rappelons que le parti nationaliste était au second tour de l’élection présidentielle il y a un an, et que les conservateurs et les sociaux démocrates avaient, eux, été éliminés dès le premier tour.

L’extrême droite pourrait entrer au gouvernement après ces élections

 Le scénario le plus probable est que les conservateurs arrivent en tête dimanche et choisissent de gouverner avec l’extrême droite plutôt qu’avec les sociaux-démocrates. Sebastian Kurz, le jeune candidat conservateur, favori dans les sondages, est en effet très proche des idées du parti nationaliste dans certains domaines, comme l’immigration. D’ailleurs, le leader d’extrême droite Heinz Christian Strache a revendiqué il y a quelques jours le ministère de l’intérieur comme condition préalable à toute participation au gouvernement. Il se sent en position de force et tente déjà de négocier la place de son parti dans une future coalition. Mais rien n’est fait pour le moment, tout dépend de celui qui arrivera en tête du scrutin ce dimanche.

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