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En direct du monde. En Afrique du Sud, des distributeurs de médicaments installés dans les townships

L'Afrique du Sud teste des distributeurs automatiques de médicaments dans les quartiers pauvres de la capitale, Johannesburg. Une manière pour les personnes atteintes du VIH et d'autres maladies chroniques d'avoir accès à des traitements plus facilement.

Article rédigé par franceinfo - Noé Hochet-Bodin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dix distributeurs de médicaments sont installés dans les townships de Johannesburg.  (KIM LUDBROOK / EPA / MAXPPP)

En Afrique du Sud, des distributeurs d'un nouveau genre ont fait leur apparition dans certains townships de Johannesburg depuis mars 2018. Il ne s'agit pas de retirer de l'argent, mais des médicaments, en majorité des antirétroviraux. Ces machines, inédites sur le continent, permettent aux patients de gagner un temps précieux pour récupérer leurs médicaments. 

Le distributeur de pharmacie se présente exactement comme un distributeur bancaire. En introduisant non pas sa carte de crédit mais sa carte de santé et en composant son mot de passe. Les patients ont alors accès à leurs prescriptions et peuvent même interagir avec un pharmacien à distance s'ils le demandent. Et en moins de cinq minutes, la machine leur délivre leur traitement. 

Un gain de temps important

Ces distributeurs révolutionnent et facilitent la vie de milliers de Sud-Africains. Beaucoup de patients habitent justement dans les townships, ces quartiers pauvres où souvent ils n'ont pas accès à une assurance santé. Ils sont donc obligés d'aller chercher des médicaments dans les cliniques publiques, avec une file d'attente qui peut parfois être longue.

À la clinique, on attend souvent entre cinq et six heures, ici ça ne prend que trois minutes. Donc avant je n’allais pas au travail, car si vous attendez six heures, vous n’avez pas le temps de travailler. Ce qui veut dire qu’une journée par mois vous devez être absent.

Thabo, un habitant sud-africain

à franceinfo

Ce sont donc des journées entières de gagner pour ces patients. C'est aussi un moyen d'être assuré d'avoir son médicament, car les cliniques sont fréquemment en rupture de stock. 

Des progrès sont encore à faire

Les distributeurs ne permettent toutefois pas encore à tous les patients de trouver un traitement. Rappelons que l'Afrique du Sud est un des pays les plus touchés au monde par le VIH-sida avec environ 20% de la population atteinte. Ils sont seulement 10 000 à avoir le privilège de venir chercher ces médicaments aux distributeurs.

Car pour y accéder, il faut être touché par une maladie chronique et être dans un état stable. Il faut bien évidemment aussi que le traitement se trouve parmi ceux délivrés par les distributeurs. Car s'ils proposent des antirétroviraux dans 70% des cas, il n'y a pas que ce traitement dans les machines. 

"Vous ne voulez pas que le patient soit stigmatisé, explique Fanie Hendriksz, manager de l'ONG EPharmacy. Vous ne voulez pas que les distributeurs soient connus pour être uniquement des distributeurs d’antirétroviraux. Donc nous distribuons un large panel de médicaments. Par distributeurs, vous pouvez avoir jusqu’à 6 000 médicaments différents, contre le diabète, contre l’hypertension ou l’hypotension." On compte une dizaine de distributeurs jusque-là. Le prochain stade est de pouvoir en implanter dans les zones rurales. 

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