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En direct du monde. Aux Pays-Bas et un peu partout dans le monde, des vidéos parodient Trump et son America First

En référence au slogan "America First" de Donald Trump, des Néerlandais expliquent dans une vidéo parodique pourquoi leur pays doit avoir la deuxième place derrière les États-Unis. Et d’autres pays sont candidats.

Article rédigé par franceinfo, Pierre Benazet, Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Clip parodique à l'adresse de Donald Trump réalisé par des humoristes hollandais. (CAPTURE D'ÉCRAN)

C’est le phénomène viral du moment : des vidéos faussement présentées comme des messages officiels de pays européens, destinées à Donald Trump. Ces clips s'adressent au président américain en imitant sa manière de s'exprimer et même sa voix. Il y a eu les Pays-Bas, l'Allemagne, le Portugal, la Belgique ou encore la Suisse. Toutes revendiquent être classées deuxième, juste derrière les États-Unis de Donald Trump, dont le "America First" (l'Amérique d'abord) est un des slogans favoris. 

Tout a commencé aux Pays-Bas, dans l'émission satriique Zondag met Lubach, sur la chaîne VPRO. Dans une vidéo absurde et parodique, "America First, The Netherlands Second", les humoristes bataves montrent ainsi à quel point leur pays est "super", "carrément bien", "le meilleur pays d'Europe", avec "la meilleure langue" et "les meilleures traditions".

D'autres programmes humoristiques européennes ont suivi le mouvement des Hollandais et revendiquent à leur tour pour leurs pays la place derrière l'Amérique. Ils utilisent les mêmes références et arguments : le mur de Donald Trump que les Mexicains doivent payer, la fortune du président américain, ou encore sa femme.

L’émission satirique allemande Neo Magazin Royale a ainsi énuméré toutes les raisons qui font que l’Allemagne est le deuxième meilleur pays, en intégrant ces clins d'oeil : "Cher monsieur le président, voici une vidéo de présentation de l’Allemagne, le meilleur pays d’Europe, mieux que les Pays-Bas ! De sales types, ces Hollandais !" Puis, l'humoriste explique : "L’Allemagne a accueilli deux guerres mondiales dans les cent dernières années, les meilleures guerres mondiales du monde, et on a carrément gagné. (...) Nous comprenons complètement que ce sera l’Amérique d’abord, mais peut-on dire : 'Allemagne deuxième' ?" 

Autre référence historique, un brin glaçante, à la politique que souhaite mettre en place Donald Trump : "Nous avons construit un immense mur allemand. Et nous l’avons fait financer par les Russes. C’est la vérité ! Les gens mouraient littéralement pour le mur. Les Allemands adorent les murs, d’ailleurs nous avons pleuré quand il a été détruit, vingt-huit ans plus tard."

Le comique de répétition

Toutes ces vidéos sont construites sur le même modèle, appliquant la règle du comique de répétition. Le mot de la fin, notamment, est toujours un plaidoyer pour que le pays concerné soit classé deuxième, juste après les États-Unis. Mais quelques variantes commencent à apparaître : les Belges, par exemple, acceptent d’être dixièmes, car "on s’en tape". Les Slovènes se contentent d'être quelques instants sur le devant de la scène et ne réclament pas plus. Les Tchèques, eux, veulent être le 51e État de l’Union européenne.

Autre référence incontournable de toutes sa vidéo : la fortune de Donald Trump. Les Luxembourgeois répètent ainsi lourdement que s’il vient au Luxembourg, le président des États-Unis n’aura pas de taxes. Les Suisses affirment qu’ils n’ont pas besoin de son argent car... ils l’ont déjà chez eux.

Quoi qu'il en soit, le principal point commun de ces vidéos humoristiques est l’autodérision et le jeu de ping-pong qui s'installe entre les pays.

Silence radio du côté de Donald Trump

Cela n’est peut-être encore que le début :  il y a déjà 18 pays sur le site internet qui recense toutes ces vidéos, Every Second Counts (en anglais "chaque second compte"). Le phénomène dépasse même les frontières de l'Europe, puisque la Namibie veut être le pays numéro un en Afrique, le Maroc affirme que les émigrés vont rendre l’Europe marocaine, et l’Australie se vante de son mur contre les lapins. Pour l’instant, le principal intéressé n’a pas officiellement réagi à cette avalanche de vidéos irrévérencieuses. 

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