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En direct du monde. Au Canada, les rêves d'expatriation de beaucoup de Français se brisent sur la réalité des visas

S'installer au Canada peut être un parcours du combattant pour les Français. Encore plus si on est une personne âgée.

Article rédigé par franceinfo, Pascale Guéricolas
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le tampon de l'immigration appliqué sur un passeport. (RICHARD GOERG / PHOTOGRAPHER'S CHOICE RF)

Le rêve de s’installer dans sa cabane au Canada peut coûter cher. Chaque année des Français partent à l’aventure dans ce pays dont les conditions de vie font rêver, mais en cours de route ils se rendent compte que la réalité administrative a un prix bien différent de leur désir de poser leurs valises à l’étranger. 

Les réseaux sociaux regorgent d’histoires d’immigration déçue au Canada ou au Québec. Des gens comme ce buraliste qui a vendu son commerce en France pour démarrer une nouvelle vie avec sa famille dans l’Ouest canadien. Finalement, il a fallu qu’il dépense près de 25 000 euros en frais de dossiers et factures d’avocat, et que l’épouse du buraliste reprenne des études pour que la famille puisse finalement rester au Canada. Il faut dire que ces Français ont fait le parcours d’immigration à l’envers. En effet, le Canada choisit les nouveaux arrivants avant qu’ils ne quittent leur pays d’origine. Le processus d’immigration est complexe et surtout il prend du temps, c’est à dire deux ans ou même trois de démarches.

C'est le Canada qui vous choisit, pas l'inverse

Le gouvernement du Québec mène souvent des campagnes pour recruter des Français. On ne compte plus les salons d’emploi ou les conférences auxquels participent des responsables québécois pour recruter des candidats à l’immigration. Les députés à l’Assemblée nationale votent même chaque année sur un quota d’immigrants à atteindre. À l’échelle fédérale, le Canada a décidé en 2017 d’accueillir 300 000 nouveaux arrivants qui deviendront des citoyens canadiens dans quelques années. Sauf qu’il s’agit de personnes choisies, au bout d’un long parcours qui ressemble à celui du combattant. Comme l'Australie, le Canada privilégie certains emplois, les familles avec jeunes enfants et, pour le Québec, le fait de parler français. Si vous avez 70 ans, même si vous disposez d’une bonne retraite, il y a peu de chances pour que vous puissiez venir taquiner la truite ou skier comme résident permanent au Québec.

Sans dossier, c'est la galère assurée

La plupart des candidats tentent de trouver un statut qui leur permet d’obtenir un visa temporaire. Certains, par exemple, s’inscrivent à des formations professionnelles ou à l’université. De cette façon, leur conjoint ou leur conjointe peut bénéficier du droit de rester par extension. Des avocats spécialisés en immigration peuvent aussi les aider dans leurs démarches administratives, mais il faut savoir que tout ce processus peut facilement coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros. La mort dans l’âme, plusieurs renoncent à leur rêve et décident de rentrer en France. Et ils se heurtent à la résistance de leurs enfants, bien intégrés au bout de quelques mois dans le système scolaire québécois, et qui refusent de quitter leurs nouveaux copains. Bref, de belles discussions familiales en perspective !

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