En direct du monde. 47 "livres humains" à Singapour
La Human Library a fait escale dimanche à Singapour. Cet événement mondial propose d'emprunter un humain et son histoire plutôt qu'un livre. L'objectif est d'ouvrir le dialogue et de briser les préjugés.
Emprunter un humain et son histoire à la place d’un livre, c’est le concept de la Human Library, la bibliothèque humaine. Né au Danemark, l’événement se déroule depuis plus de quinze ans un peu partout dans le monde.
Dimanche 5 mars, cette bibliothèque un peu particulière est revenue à Singapour pour la deuxième année consécutive. À cette occasion, 47 "livres humains" sont venus raconter leur histoire à plus de 300 personnes.
Briser les stéréotypes en libérant la parole
La Human Library ce sont, d’un côté des "human books", des "livres humains" avec leur histoire, et de l’autre, des lecteurs qui viennent les écouter. Des personnes d’horizons très différents peuvent donc se côtoyer et échanger.
C'est plus simple d'écouter une personne pendant trente minutes que de lire un livre de 400 pages à son sujet.
Adam, lecteur de 31 ans
Ce lecteur singapourien, rencontré dimanche à la sortie de cet événement, a choisi d'écouter une employée de maison d'origine étrangère, parce qu'il en a une et qu'il veut comprendre leurs problèmes.
Un sujet délicat à Singapour. Les employées de maisons appartiennent aux familles qui les emploient, des familles pas toujours bienveillantes. Ces employées n’ont qu’un seul jour de repos par semaine. Robina, une employée de maison de 44 ans d'origine philippine, a profité de ce jour pour raconter son histoire.
"Je peux utiliser cet événement pour faire comprendre aux gens comment traiter les employées de maison avec respect, souligne-t-elle. Donc ça, c'est un bon moyen, parce que les gens vont poser des questions et j'ai l'opportunité de leur dire de bien traiter leur employée de maison."
La menace de la censure
Une Human library a déjà été victime de censure, en Russie, à cause d’un "human book" homosexuel. À Singapour, les organisateurs ne sont pour le moment pas inquiets.
"Les Human Libraries ne défendent pas des causes. On ne soutient pas les droits des homosexuels ou des réfugiés, prévient Kelly Zaïnal, initiatrice de l’événement dans la Cité Etat. On permet juste à différents groupes de personnes de discuter entre eux. On ne peut pas influencer les gens, leur dire ce qu'ils doivent retenir de cet événement."
L'organisatrice ajoute que l'objectif est d'ouvrir des conversations et de comprendre les points de vue de chacun, pour mieux se respecter les uns les autres.
On espère qu'en sortant de là, les stéréotypes seront brisés.
Kelly Zaïnal, organisatrice de la Human library à Singapour
Aujourd’hui, plus de 70 pays ont déjà organisé une Human library sur leur territoire.
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