Cet article date de plus de quatre ans.

En Côte d'Ivoire, le grand parc de la Comoé se prépare à la menace terroriste

En Côte d'Ivoire, les acteurs qui contrôlent le plus grand parc d'Afrique de l'Ouest, la Comoé, se sont réunis cette semaine pour discuter de la question de la sécurité à la frontière.  

Article rédigé par franceinfo - Amandine Réaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des rangers dans le parc de la Comoé en janvier 2019.   (SIA KAMBOU / AFP)

En Côte d'Ivoire, dans le parc national de la Comoé, la sécurité était au coeur des discussions cette semaine.

Tous les acteurs du parc, préfets, chercheurs et organisation paramilitaire, se sont réunis pour parler de cet enjeu particulièrement important dans cette région frontalière du Burkina Faso, en proie à de multiples attaques terroristes.

Une frontière poreuse 

Il faut savoir que le nord du parc de la Comoé touche le Burkina Faso. Cette frontière est poreuse, surtout pendant la saison sèche qui va bientôt commencer, car elle est matérialisée par un fleuve. Lorsque celui-ci est en décrue, la frontière peut donc se franchir à pied.

De plus, le parc s’étend sur 11 500 km2, soit environ la superficie de l’Ile-de-France. Il est alors assez difficile à surveiller. D’autant que certains lieux sont inaccessibles en voiture.

La menace terroriste, qui se rapproche de la Côte d’Ivoire, inquiète le sergent Camara qui travaille dans la Comoé : "Il y a quelques mois, il fallait être très très vigilant. Il faut mettre le paquet pour assurer la sécurité. Si ça arrive dans les autres pays, ça peut arriver ici puisqu'on connaît déjà la menace qui nous guette."

Le souvenir de l'enlèvement de touristes français au Bénin

Un parc frontalier du Burkina Faso qui rappelle l’enlèvement de deux Français au Bénin dans le parc national de la Pendjari au mois de mai dernier. Ce scénario inquiète justement la Côte d’Ivoire car le pays aimerait ouvrir la Comoé aux touristes pour y organiser des safaris comme dans les années 70/80, avant les crises. Seulement, ce projet semble déjà compromis. La zone frontalière nord est passée "orange" sur la carte du Quai d’Orsay, ce qui signifie qu'elle est déconseillée, sauf raison impérative.

Raynald Gilon, ancien militaire belge, est gérant d’un hôtel dans le village de Kafolo, situé à l’entrée du parc et à 1,5 kilomètres de la frontière burkinabée. Le seul Européen des environs est très vigilant. Il craint que des terroristes, chassés du Burkina, arrivent en Côte d’Ivoire : "Il faut faire quand même très attention. Parce que si des gens pénètrent dans le parc, il est tellement vaste qu'on peut se cacher facilement". 

Comment sécuriser la frontière ? 

Au total, la Côte d’Ivoire partage plus de 600 kilomètres de frontière avec le Burkina et le Mali. Face à la menace terroriste, Abidjan a pris des mesures sécuritaires : 300 militaires supplémentaires ont été déployés en juin et une opération "frontière étanche" a lieu en ce moment. 

Plusieurs localités frontalières ont la présence quotidienne ou régulière de l'armée. Désormais, les habitants jouent également le rôle d’informateurs même si cela crée un climat de méfiance.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.