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En Corée du Sud, l'intelligence artificielle sert à recruter des demandeurs d'emploi

Les entreprises sud-coréennes font de plus en plus appel à l'intelligence artificielle pour sélectionner des candidats. Un système plus rapide et moins coûteux qu'un entretien d'embauche classique, mais qui peut avoir ses limites.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Ojardias
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Image d'illustration. (WESTEND61 / GETTY)

En Corée du Sud, le recrutement grâce à l'intelligence artificielle (IA), ces technologies qui reproduisent l'intelligence humaine avec des ordinateurs, est en plein essor. "Bonjour et bienvenue à cet entretien d’embauche par intelligence artificielle. Pour commencer l’interview, vérifions votre webcam et votre micro. Veuillez placer votre visage dans la zone indiquée puis cliquez sur le bouton..."

En mars, pour recruter 800 employés, le conglomérat sud-coréen Lotte a fait appel à l'intelligence artificielle. C'est elle qui analysera les milliers de CV et lettres de motivation envoyés par les candidats. En janvier, le géant sud-coréen des processeurs, SK Hynix, a eu recours à une intelligence artificielle similaire à celle utilisée par Lotte pour évaluer des milliers de lettres de motivation. La société a tout de même précisé que ce serait un recruteur humain qui prendrait la décision finale d’embauche, après entretien. 

L'IA analyse la tonalité de la voix des candidats

Quant à la startup Midas IT, elle a présenté, début mars, un système d’entretien d’embauche mené par un ordinateur. Le candidat, face à son écran, répond à des questions et joue à des jeux, tandis que le robot analyse ses réponses, la tonalité de sa voix et même ses expressions faciales. L’entreprise s’est servie de ce système en 2017 pour choisir ses employés parmi 10 000 candidats.

Il n’y a pas que la Corée du Sud qui s’intéresse à ces technologies plutôt étonnantes. Depuis l’année dernière, la multinationale anglo-néerlandaise Unilever fait passer, à ses candidats à l’embauche, un entretien préliminaire automatisé via un smartphone ou une tablette avant une éventuelle rencontre avec un recruteur humain.

Gain de temps et d'argent, mais uniformisation

Le premier avantage de ce système, c'est un gain de temps et d'argent. L'intelligence artificielle peut analyser, en quelques heures, des milliers de CV et de lettres de motivation. Ces robots recruteurs permettraient aussi de réduire la discrimination à l’embauche : Unilever aurait ainsi recruté des employés d’origines plus diverses depuis qu’elle a recours à ce système. 

Toutefois, il y a des inconvénients à cette méthode. "Des candidats interviewés par des robots racontent être mal à l’aise quand ils parlent à un ordinateur, ils assurent que l’expérience est pénible et pas naturelle", souligne le quotidien sud-coréen Joongang Ilbo. Il faut ajouter que la Corée du Sud est une société où la différence est peu valorisée, où la pression pour faire comme les autres est intense. On a du mal à voir comment un logiciel pourra évaluer positivement un candidat créatif, qui pense de façon originale. Pour se faire recruter, il faudra, littéralement, penser comme un robot.

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