En Californie, Los Angeles cherche à s'adapter au réchauffement climatique
La Californie a connu une forte vague de chaleur le mois dernier. Le mercure est même monté à 54 degrés dans la Vallée de la mort, une première depuis plus d’un siècle. Face à ce phénomène, qui pourrait s’intensifier avec le changement climatique, Los Angeles tente de s'adapter.
En 1990, le centre-ville de Los Angeles connaissait six jours à plus de 35 degrés. Il pourrait en vivre 22 par an en 2050, et la chaleur tuerait alors au moins 60 personnes chaque été.
Du coup, L.A essaie de contrer les effets du réchauffement climatique en modifiant par exemple l’asphalte de ses routes. Alors que le goudron règne sur les routes depuis environ 70 ans, Los Angeles a décidé en 2015 de tester d’autres types de revêtements, qui n’absorberaient pas autant la lumière, ce qui chaufferait moins la chaussée. D’abord sur des parkings, et depuis 2017 sur des portions de rue à travers la ville. L’habituelle chaussée noire y devient gris clair. Blanc, ce serait dangereux en reflétant trop la lumière.
La mairie continue d’essayer différentes méthodes comme du dioxyde de titane, une sorte de crème solaire pour la route. La température au sol pourrait baisser de plus de cinq degrés avec ces méthodes. La mairie vise 400 kilomètres de rues dites "rafraîchissantes" d’ici les Jeux olympiques de 2028.
Lutter contre les "îlots de chaleur urbains"
Les "toits rafraîchissants", qui reflètent la lumière sur le même principe que les chaussées, sont obligatoires sur les nouvelles constructions. Il y en aurait plus de 35 000. Le maire s’est aussi engagé à planter près de 100 000 arbres d’ici l’an prochain. C’est pour cela qu’on voit des arbustes le long de ces rues au nouveau revêtement. Autre technique, relativement simple : ajouter de l’ombre aux arrêts de bus.
Avec des rues plus boisées et des maisons mieux isolées, les quartiers riches de L.A sont généralement moins affectés par la chaleur. "On cherche des solutions qui ne dépendent pas uniquement du comportement d’une famille, explique Jonathan Parfrey, directeur de l’ONG Climate Resolve. Et ce qui est génial avec les rues et les toits rafraîchissants, c’est que tout le quartier en profite. L’isolation d’une maison ne profite qu’à ceux qui y vivent."
Pas de solution miracle
Planter des arbres pour faire de l’ombre, c’est très bien. Mais dans un Etat confronté à des périodes de sécheresse plus intenses, combien de ces arbres vont survivre avec peu d’eau ? Par ailleurs, le revêtement des routes coûte cher, environ 25 000 euros par kilomètre. Mais Greg Spotts, l’homme responsable de la chaussée à la mairie de Los Angeles, est optimiste : "Les deux principaux défis avec ce type de revêtement, c’est faire en sorte qu’il ne devienne pas sale au point de perdre ses avantages thermiques, et que le coût d’installation et de maintenance reste abordable. Mais Los Angeles l'a fait par le passé, avec les bus à gaz naturel par exemple."
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Greg Spotts, mairie de Los Angelesà franceinfo
Greg Spotts concède aussi que ces initiatives relèvent de l’adaptation aux effets du réchauffement climatique, plus que de la lutte contre ce réchauffement.
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