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En Afrique du Sud, Netflix lance sa première série originale estampillée "Made in Africa"

La série d'espionnage "Queen Sono" est lancée vendredi par la plateforme qui veut conquérir de nouveaux abonnés sur le continent africain. 

Article rédigé par franceinfo - Claire Bargelès
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
 L’actrice sud-africaine Pearl Thusi joue une espionne dans la série Queen Sono. (NETFLIX)

Queen Sono est une série produite par la plateforme Netflix, faite de bastons et d’espionnage. Lancée vendredi 28 février, ce programme est la toute première série originale "Made in Africa" de la plateforme. Elle suit en six épisodes la vie d’une agente secrète sud-africaine au caractère bien trempé, qui enchaîne les missions sur le continent tout en étant poursuivie par le souvenir de sa mère.

Une intrigue ancrée en Afrique

Pour conquérir de nouveaux abonnés africains, la plateforme misait jusque-là sur des acquisitions. Installée sur le continent depuis 2016, Netflix a par exemple acheté plusieurs films nigérians issus de "Nollywood", ou des séries comme le thriller sud-africain Shadow. Mais désormais, l’entreprise américaine entend produire son propre contenu en Afrique, avec cette première série originale.

L’héroïne de Queen Sono, jouée par l’actrice sud-africaine Pearl Thusi, est une espionne sans peur qui maîtrise aussi bien les techniques de combat que l’art de la séduction, à l’image des personnages féminins de la série Alias ou du film Black Panther. Les rênes de la série ont été confiées au comédien et réalisateur sud-africain Kagiso Lediga, bien décidé à ancrer l’intrigue en Afrique, avec des scènes tournées par exemple au Kenya ou au Nigéria, des dialogues dans les multiples langues du continent, et une bande son reprenant des artistes locaux. Tout un cocktail qui devrait avoir de quoi séduire le public à la fois local et international.  

D'autres séries africaines en préparation

Queen Sono n’est en effet que le début de l’aventure africaine de l’entreprise. Netflix a déjà annoncé lancer une seconde série originale, Blood & Water, toujours sud-africaine. Dirigée par la réalisatrice Nosipho Dumisa, cette nouvelle création suivra la vie d’une adolescente qui découvre le passé secret de sa famille en Afrique du Sud. Devrait aussi bientôt voir le jour en exclusivité sur la plateforme un dessin animé africain, autour de quatre super héroïnes dans une Zambie futuriste.

Cette stratégie fait froncer des sourcils les entreprises déjà installées dans ces pays. La compagnie sud-africaine Multichoice par exemple, voit le nombre de ses abonnés dégringoler, et le président de sa maison mère, Koos Bekker a confirmé : "La plus grande menace pour notre activité, ce n’est pas une compagnie locale, c’est Netflix." 

Un marché qui peut rapporter gros

Les revenus issus de la vidéo à la demande devraient être multipliés par six en Afrique d’ici 2025, selon les prévisions du cabinet américain Digital TV Research. D'ici 2023, Netflix devrait compter 5 millions d’abonnés africains. Mais la marge de progression reste encore grande, à cause notamment du manque d’accès à internet dans certaines régions, et du coût élevé des données mobiles. Pour dépasser ces contraintes, Netflix travaille avec des opérateurs télécoms ou avec d’autres diffuseurs locaux, pour rendre ses contenus plus accessibles.

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