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"Chambre 1", premier film centrafricain nommé au festival de documentaires Visions du Réel

"Chambre 1" est le film de Leila Thiam qui dépasse les frontières centrafricaines.  Nommé au festival de documentaires Visions du Réel à Nyon en Suisse, il met en scène le quotidien de dix femmes enfermées dans une chambre d'hôpital qui racontent leurs difficultés.

Article rédigé par franceinfo - Saber Jendoubi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Prise de vue du film "Chambre 1" de Leila Thiam (LEILA THIAM / ATELIERS VARAN)

Chambre 1 est le film centrafricain nommé au festival de documentaires Visions du Réel à Nyon en Suisse et c'est une première. Il met en scène le quotidien de dix femmes enfermées dans une chambre d'hôpital qui racontent leurs vies et leurs difficultés. L'auteure de ce film est une jeune centrafricaine nommée Leila Thiam. 

Le film a vu le jour lors d'un stage mené par les ateliers Varan à Bangui, une école de cinéma situé à Paris qui appuie notamment les jeunes réalisateurs des pays pauvres. Celles et ceux qui ont les idées, la motivation mais qui n'ont ni les moyens, ni le matériel. L'association initie chaque stagiaire à l’écriture du film, la prise de vue, la prise de son, la réalisation et le montage. Leila Thiam, la réalisatrice, est une jeune mère de deux enfants, qui n'a jamais abordé le genre documentaire.

Le documentaire Chambre 1 passe par des moments de joie, de douleur, de mélancolie. On est effaré par le décor miséreux de cette chambre d'hôpital : les murs sont sales, le sol est poussiéreux,  les lits en fer sont presque enchevêtrés les uns sur les autres. Une promiscuité inconcevable aujourd'hui dans la plupart des hôpitaux du monde. Chambre 1 est tourné en huis-clos. Dans un style dépouillé, sans fioriture, en lumière naturelle avec pour bande-son des femmes qui entonnent, de-ci de-là, un chant que ses amies de galère reprennent en choeur. 

Un regard sur la Centrafrique contemporaine

Leila Thiam fait le portrait de la Centrafrique et de sa pauvreté galopante. De la difficulté des femmes pour payer les soins et leur chambre d'hôpital et de l'hypocrisie des relations hommes-femmes. Ces femmes qui passent leurs journées entre la cuisine, la vaisselle, le linge et les enfants. Et finalement c'est dans cette chambre d'hôpital que ces femmes vont trouver une respiration, un nouveau souffle. Et d'une certaine manière tirer profit de leur malheur pour échanger, s'amuser et chanter. Avec ce film, Leila Thiam touche du doigt les défaillances de l'Etat centrafricain : la corruption,  les hôpitaux en ruine. Pas de scanner, pas d'IRM. Le service de radiologie est détenu par une ONG qui ne compte qu'un seul médecin pour tout le service de traumatologie.

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