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Aux États-unis, les bars cachés comme au temps de la prohibition reviennent à la mode

Les "speakeasies" rencontrent un certain succès outre-atlantique. Ces bars cachés et secrets attirent des touristes mais aussi certains nostalgiques de l'ambiance des années 20. 

Article rédigé par franceinfo - Loïg Loury
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une tasse, comme à l'époque de la prohibition, dans un "speakeasie" à New York.  (NATHALIE ST?BEN / DPA)

Il y a pile 100 ans la prohibition entrait en vigueur aux États-Unis. Durant plus d'une décennie, cette loi qui interdisait le commerce de l'alcool a bien entraîné un recul des violences conjugales ou des cas de cirrhose. Elle a aussi vu la criminalité augmenter avec Al Capone et les "speakeasies", des bars clandestins, qui reviennent à la mode. 

"Tout un tas de gangsters traînaient ici" 

À New York, le Back room est l'un des derniers véritables speakeasies de la ville. Dans les années 20, le bar servait de l’alcool de contrebande avec une épicerie qui faisait office de couverture. Pour la gérante, Denise, l’établissement est un témoin de cette époque et des personnages qui l’ont traversée. "Je ne sais pas qui sont les gangsters désormais, dit-elle, mais je sais que dans les années 20 tout un tas de gangsters traînaient ici".

Cet immeuble et ce bar sont chargés d'histoire. Aujourd’hui tout le monde sait tout sur tout, il n’y a plus de secrets. Mais pour plusieurs raisons, ce lieu attire beaucoup de monde parce qu’il est resté secret. 

Denise

à franceinfo

Aujourd'hui, dans le bar on n'entend plus le jazz des années 20 mais l'esprit est toujours présent grâce aux lumières tamisées, aux boiseries et aux banquettes en velours. Il y a même une porte cachée, derrière une bibliothèque, pour accéder à l’arrière du bar.

Le décor fait un peu toc et les boissons sont un peu chères mais les clients viennent chercher le folklore de ces bars clandestins. Le Back Room n’est pas signalé sur la rue, il faut traverser une cour sombre puis pousser une lourde porte et parfois même posséder un mot de passe, que l'on trouve sur internet. On boit aussi dans des tasses à thé comme à l’époque. 

Une nostalgie des années 20

Felipe, un client qui vient pour la première fois, est étonné par le lieu. "Je ne trouvais pas vraiment l’entrée alors j'ai attendu, parce que descendre dans l’allée tout seul, c’était un peu intimidant." Pour Tomas, un autre client, le bar a "un truc en plus. Vous le sentez dans l’ambiance, la décoration… On a l’impression de remonter le temps". 

Dans ces "speakeasies", on croise beaucoup de curieux mais aussi des touristes venus pour l’ambiance et l’histoire. Plus largement, c’est une vraie tendance depuis une dizaine d’années. De nombreux "speakeasies" modernes, plus ou moins cachés, ont ouvert à New York. Il y a le Boudoir dans un style Marie-Antoinette, au fond d’un restaurant français ou encore le Blind barber, chez un barbier. On s’est un peu éloigné du concept mais un siècle plus tard la nostalgie de ces "années rugissantes" fonctionne toujours.

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