Aux États-Unis, la polémique autour de la sortie du film "Black Panther"
"Black Panther" sort mercredi en France et vendredi aux États-Unis. Outre-Atlantique, une polémique a précédé la sortie de ce film de super-héros noir.
C’est le film hollywoodien événement de ce début d’année. Black Panther sort en salles mercredi 14 février en France, où il a déjà fait parler de lui après un amalgame sur le moteur de recherche Google. Aux États-Unis, les critiques ont adoré ce nouvel opus issu de l’univers Marvel. Ce qui fait la différence de cette énième histoire de super-héros, c’est que ce super-héros, Black Panther, est noir comme la majorité du casting et son réalisateur. Mais, cela ne plaît apparemment pas à tout le monde outre-Atlantique, où le film a été précédé d’une polémique.
La polémique est partie d'un groupe anti-Disney. Ce dernier a appelé un maximum de personnes à poster des mauvaises critiques du film sur Internet et ce, avant même de l’avoir vu puisqu’il ne sort que vendredi aux États-Unis. Le groupe veut aussi utiliser des "bots", ces logiciels qui postent des messages automatiquement, un peu comme la Russie lors des élections américaines en 2016. L’idée est de créer un buzz négatif autour de Black Panther.
Un suprémaciste à l'origine de la polémique
Le créateur du groupe affirme être fan de DC Comics, l’éditeur de Superman et de Batman, grand concurrent de Marvel qui, lui, a dans son écurie Spiderman et donc Black Panther. Pour cet homme, les journalistes traitent injustement les films DC Comics car ils sont sous la pression de Disney, qui a racheté Marvel. C'est donc l'explication officielle.
Mais, le créateur de ce groupe, membre de l’Alt-Right, un mouvement ultraconservateur, s’est vanté d’avoir fait la même chose avec Les derniers Jedi, sorti fin décembre 2017. Quand le site du Huffington Post lui a demandé la raison de cette action, il a expliqué que Disney avait introduit trop de personnages féminins dans la saga et que les producteurs allaient faire de Luke Skywalker un homosexuel.
Il s’est surtout présenté comme un défenseur de l’identité blanche face au multiculturalisme. Il y a deux ans, le remake de Ghostbusters avait aussi été attaqué pour avoir remplacé les héros originaux par des héroïnes. Du coup, derrière cette apparente querelle de clochers autour de Black Panther - film mettant en scène un super-héros africain et réalisé par un cinéaste noir, Ryan Coogler - on se doute qu'il y a autre chose.
Cibler un site de critiques de cinéma
À l'époque des "bots" russes dans l’élection présidentielle américaine, les réseaux sociaux Twitter et Facebook avaient servi de vecteurs. Là, concernant Black Panter, c’est rottentomatoes.com qui est visé. Ce site, créé il y a 20 ans et désormais très influent, agrège toutes les critiques de film et donne une note. Par exemple, si un film obtient six critiques positives sur 10, il est certifié "fresh" ("frais" en français), si c'est moins de six critiques positives, il est "rotten" ("pourri" en français). Ainsi, il n'est plus besoin de lire les arguments des critiques.
Les studios dénoncent ce "tomatomètre".. sauf quand ça les arrange. Parfois, ils n'hésitent pas à mettre en avant les notes du site. Rotten Tomatoes a promis de surveiller les messages postés, Facebook a fermé la page du groupe anti-Black panther, qui avait déjà près de 4 000 fans, et les experts prédisent de toute façon que ce film va récolter autour de 140 millions de dollars au box-office américain ce week-end.
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