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Au Sénégal, la mort inexpliquée de plus de 700 pélicans

Les oiseaux, des jeunes en majorité, ont été retrouvés la semaine dernière par des gardes dans un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Des examens et autopsie sont en cours. Le parc du Djoudj a été fermé au public.

Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Illustration d'un pélican au parc du Djoudj près de Saint-Louis (Sénégal). (HOUET  MICHEL / MAXPPP)

Les autorités sénégalaises s’interrogent sur les raisons d'une mystérieuse découverte dans le nord du pays, à la frontière avec la Mauritanie. C’est une patrouille de la réserve nationale qui est tombée, samedi 23 janvier, sur 750 pélicans morts dans une des réserves ornithologiques les plus riches du monde. Le parc du Djoudj a depuis été fermé au public.

Les pélicans "indicateurs de l'environnement"

Ce n’est pas la première découverte de ce genre mais c'est la première fois que cela se produit à si grande échelle. Ces 750 cadavres sont essentiellement ceux de jeunes oiseaux car ils ont été retrouvés dans ce qu’on appelle le nichoir à pélican. C’est là qu’ils viennent se reproduire tous les ans, d’où l’inquiétude du responsable du parc du Djoudj qui trouve que cela n’augure rien de bon en matière d’environnement : "Les pélicans sont les plus grands indicateurs de l'environnement. Ils nous permettent même de voir l'état de l'écosystème que nous avons. S'il y a une dégradation ça peut se ressentir sur les effectifs d'oiseaux que nous recevons".

En attendant d’en savoir plus, le ministère a ordonné que des tests et des autopsies soient réalisés pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. La découverte a eu lieu dans l’un des plus beaux parcs ornithologiques du monde. Le parc du Doudj est classé depuis 1981 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Il se trouve à 60 km de la ville de Saint-Louis, dans le delta du fleuve Sénégal. Une succession de zones humides à eaux douces et saumâtres en plein cœur de la savane sahélienne, des canaux, lacs, bassins et marécages qui abritent certes de nombreux moustiques mais qui sont surtout un paradis à oiseaux. Les chiffres varient mais on parle de plus de 400 espèces, peut-être même 500 ou 600 avec tout le "gratin" ornithologique. On y trouve donc des pélicans, mais aussi des oies, des canards, des grues couronnées, des hérons cendrés, des flamants roses, des martins-pêcheurs, des cigognes... C’est un trésor vivant des plus beaux oiseaux de la planète.

L'oiseau préféré des pêcheurs sénégalais

La mort de plus de 700 pélicans est un drame écologique qui touche les Sénégalais. Le premier d’entre eux s’appelle Pape : "Je suis amoureux, vraiment amoureux des pélicans", dit-il fièrement. Alors quand il a appris que 750 pélicans étaient morts dans le nord du pays, il en a été tout retourné : "Quand j'ai vu ça sur internet, ça m'a choqué. Quand quelqu'un leur fait du mal, c'est comme s'il me faisait du mal".

Et Pape sait de qui il parle, des pélicans il en a presque toujours eu. Notamment un certain Oscar : "Quand je regardais la télé, le pélican est entré dans le salon et s'est couché à côté de moi." Les pêcheurs les apprivoisent et les suivent en mer car lorsqu'un pélican plonge dans l’eau, cela veut dire qu’il y a du poisson.

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