Cet article date de plus d'un an.

Au Québec, le nombre de SDF a quasi doublé en quatre ans

Tous les quatre ans, le Québec compte ses sans-abri, appelés ici "personnes en itinérance". C’est le dénombrement national. Et le triste constat, c’est que leur nombre a augmenté partout sur le territoire.

Article rédigé par franceinfo - Justine Leblond, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'hiver au Québec, les températures descendent jusqu'à -30 degrés. Certains sans-abri se retrouvent à dormir à même le sol enneigé (illustration à Montréal). (ROGERIO BARBOSA / AFP)

À Montréal, plus de mille bénévoles sillonnent les rues cette semaine à la rencontre des personnes "en situation d’itinérance", celles qu'on désigne en France par le terme de "sans-abri". L’objet de cette campagne qui a lieu tous les quatre ans au Québec est d’évaluer leur nombre. On appelle cela le dénombrement national. Et le constat à Montréal est le même que partout ailleurs dans le pays : le nombre de SDF a augmenté depuis le Covid.  Les associations estiment qu’il a pratiquement doublé à Montréal avec désormais près de 6 000  personnes en itinérance et la population autochtone est surreprésentée.   

Mais les structures d’accompagnement ont aussi évolué : l’année dernière, deux centres d’accueil longue durée ont ouvert, soit près de 300 lits, avec sur place un service d’aide pour un logement. "Le but est d’aider les gens à trouver un logement permanent parce que les refuges d’urgence devraient être un endroit temporaire, explique Samuel Watts, le directeur de l’association Mission bon accueil. On prévoit de bâtir un système où les gens qui se trouvent en précarité vont être rencontrés, entendus et on va être en mesure de savoir les vrais besoins".  

Hiver rigoureux et crise du logement

Et l’hiver québécois ne doit rien arranger. Il arrive bientôt, dès la fin du mois, selon les prévisions. Pendant six mois, les températures vont rester bien souvent négatives, jusqu’à moins 30 degrés Celsius à Montréal. Les personnes en situation d’itinérance ne sont pas plus accompagnées à ce moment-là depuis le Covid. Avant, il y avait plus de places en refuges en hiver qu’en été. Mais la pandémie a montré que l’itinérance n’a pas de saison. Alors les associations ont convaincu le gouvernement de stabiliser les services et les ressources toute l’année.

 Malheureusement tout le monde n’y a pas accès. franceinfo a croisé cet homme de 59 ans, par exemple, qui vit dans la rue depuis dix ans. Chaque hiver c’est le même combat, raconte-t-il, essayer de trouver un toit. "On trouve des piaules l’hiver, des appartements très modestes autour de 25 [dollars canadiens]. Mais c’est dur à trouver."

"Il faut aller à la campagne, très loin. Et souvent, il faut que tu finisses l’appartement, faut que tu poses le plancher etc."

Un SDF de 59 ans

à franceinfo

La dernière fois qu’il a trouvé une "piaule", c’était il y a deux ans. Car une crise du logement s'est ajoutée à la crise du Covid et à l'hiver. Quasiment toutes les habitations sont occupées à Montréal et celles qui ne le sont pas coûtent trop cher : un loyer mensuel moyen est désormais estimé à plus de 1 000 euros.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.