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Au Mexique, la Cour suprême pourrait interdire les crèches de Noël dans les lieux publics

Pour le groupe de citoyens qui a saisi la justice, il s'agit d'une atteinte à la laïcité de l'État mais, dans ce pays majoritairement catholique, le projet a suscité une vive polémique.
Article rédigé par Emmanuelle Steels
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une crèche de Noël. (MICHAEL DESPREZ / MAXPPP)

Il y a deux ans, des citoyens de l’État du Yucatán, dans le sud du Mexique, ont saisi la justice pour interdire l'installation de crèches dans des lieux publics, considérant qu'il s'agit d'une atteinte à la laïcité du pays. Ils ont déposé des recours à l’encontre de trois communes – dont la ville de Merida – parce que celles-ci destinaient des fonds publics à l’installation de crèches. Les juges locaux n’ont pas tranché. La Cour suprême s’est saisie du dossier car il s’agit d’une question qui touche au respect de la Constitution : les municipalités sont laïques, elles ne peuvent pas favoriser une religion en particulier et inciter à vénérer des symboles religieux.

Tradition religieuse ou culturelle ?

“On veut interdire Noël”, affirment les organisations catholiques qui s'insurgent. Selon elles, les crèches ne sont pas des symboles religieux mais sont passées dans la sphère des traditions culturelles mexicaines. De nombreux Mexicains s'interrogent : où s’arrêtera-t-on ? Faudra-t-il aussi interdire le pèlerinage à la Vierge de Guadalupe, qui attirent plusieurs millions de fidèles ? De leur côté, les promoteurs du projet assurent qu’il ne s’agit pas d’interdire les crèches, simplement de ne pas utiliser l’argent du contribuable pour installer des symboles religieux dans lesquels tout le monde ne se reconnaît pas.

La Cour suprême devait rendre sa décision fin novembre mais les organisations catholiques ont installé des crèches devant le Haut tribunal pour faire pression sur les juges. Ils ont donc décidé de laisser passer la période de Noël et de reprendre le débat plus tard. Les citoyens qui sont à l’origine de ce projet sont visés par des campagnes d'harcèlement. Dans leurs communes d’origine, on les accuse de vouloir détruire la culture et les traditions.

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