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Au Liban, la vallée de la Qadisha offre un havre de sérénité

Loin des plages et du soleil, la vallée de la Qadisha attire Libanais et touristes en quête de fraîcheur, de nature et de spiritualité.

Article rédigé par franceinfo, Aurélien Colly - Édité par Camille Laurent
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Cascade de la vallée de Qadisha au Liban, juillet 2019. (AURÉLIEN COLLY / RADIO FRANCE)

Au nord du pays, la vallée de la Qadisha, la vallée "sainte", est nichée sur les hauteurs du mont Liban. L'endroit est mystique, avec ses canyons escarpés où la nature est resplendissante. Il a aussi longtemps servi de refuge aux maronites, la plus importante communauté chrétienne du Liban.

On prête à cette vallée de nombreux mythes bibliques, notamment la Genèse. Adam et Eve auraient vécu dans cet endroit luxuriant, avant le péché originel qui les envoya dans un désert de pierre. Celui-ci correspondrait au plateau et aux montagnes arides qui surplombent les falaises de cette vallée.

Aujourd'hui encore, on peut découvrir au fond de la Qadisha les plus vieux monastères du Moyen-Orient. Celui de Qannoubine ou de Saint-Antoine de Quozaya, où était installée la première imprimerie de cette région. Le paysage est magnifique, entre les cascades d’eau tombant de la montagne, les terrasses façonnées par l'homme avec leurs arbres fruitiers, les sites religieux et des habitats troglodytes où vivaient des ermites. Il y en a même encore un, le père Dario Escobar, âgé de plus de 80 ans, ancien secrétaire du Concile du Vatican, qui s'y est retiré.


Le monastère Mar Elisha dans la Vallée de Qalisha au Liban, en juillet 2019. (AURÉLIEN COLLY / RADIO FRANCE)

Qu’on s’y rende pour son histoire religieuse ou sa nature, difficile de ne pas sentir une sérénité hors du temps, loin de l’effervescence de la côte et de Beyrouth. Au printemps, vous plantez votre tente près du village de Bcharré qui domine la vallée. Un panorama inoubliable se déroule sous vos yeux : d'un côté, les montagnes enneigées, en face, la vallée qui s'enfonce, et de l'autre côté, le coucher de soleil sur la mer Méditerranée.

Une atmosphère unique racontée par de grands auteurs

Le poète Khalil Gibran, auteur du célèbre recueil Le Prophète, est né dans le village de Bcharré qui surplombe la vallée de la Qadisha. Ses vers décrivant les rivières, la lumière, "le nectar de l’aube", ont ensuite été chantés par la célèbre Fairouz.

Au-dessus de Bcharré se trouve aussi une forêt de cèdres. L'arbre couvrait autrefois une bonne partie du Mont Liban, il est cité une centaine de fois dans la Bible et est aujourd’hui l'emblème du pays, sur le drapeau national. Cette "Forêt des cèdres de Dieu" n’est pas très vaste, mais elle contient encore deux arbres âgés de plus de 3 000 ans, et dix de plus de 1 000 ans.

Parmi ces cèdres majestueux, il y en a un qui a été foudroyé à la fin des années 1990, et sculpté depuis de visages du Christ par un artiste local. Il s'agit du Cèdre de Lamartine. Alphonse de Lamartine est lui-même passé dans la vallée de la Qadisha et dans la forêt des cèdres de Dieu. Il les a décrits dans deux de ses recueils, Voyage en orient et La Chute d'un ange.

Ermitage troglodyte de la vallée de Qadisha au Liban en juillet 2019. (AURÉLIEN COLLY / RADIO FRANCE)

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