Cet article date de plus de trois ans.

Au Japon, le gouvernement va surveiller attentivement les étrangers avant les Jeux olympiques

Pour rassurer la population, la présidente japonaise des Jeux olympiques a annoncé la semaine dernière que les journalistes étrangers notamment seraient suivis par GPS.

Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Seiko Hashimoto, président du comité d'organisation des Jeux olympiques de Tokyo 2020, s'exprime lors d'une conférence de presse à Tokyo le 11 juin 2021. (YUICHI YAMAZAKI / POOL)

Le Japon se prépare activement pour les Jeux olympiques prévus dans 37 jours. Même si le public venant de l’étranger ne sera pas admis, plus de 90 000 personnes, athlètes, personnels olympique, sponsors ou médias entreront sur le territoire japonais. Et le gouvernement prévoit de surveiller ces étrangers, afin de rassurer la population. La présidente des JO a ainsi annoncé la semaine dernière que les journalistes étrangers notamment seraient suivis par GPS, jetant un froid glacial.

Un suivi GPS pour les étrangers

Largement reprise par les médias japonais et internationaux, elle annonce qu’il s’agira d’un suivi GPS, contredisant des propos récents de deux ministres, chargés respectivement des Jeux olympiques et de la Transformation numérique. Ces deux derniers avaient en effet expliqué que l’application développée spécialement pour les athlètes, personnels olympiques et journalistes venant au Japon pour les JO n’intègrerait pas la fonction de suivi GPS, l’option posant le délicat problème du respect des libertés individuelles.

Le numéro 2 du comité d’organisation Toshiro Muto, assure de son côté qu’aucun suivi GPS en temps réel n’est prévu. "Nous exigeons de tous ceux qui viennent de l’étranger, pas seulement les journalistes, assure-t-il, qu'ils restreignent leurs déplacements durant deux semaines. Et pour cela nous leur demandons d’activer la fonction de données de géolocalisation sur leur mobile avec leur accord. C’est pour éviter qu’ils n'aillent dans des lieux non autorisés. Il ne s’agit pas d’une surveillance par GPS constante. Mais si nous constatons un problème, nous vérifions et la personne peut prouver ses mouvements grâce à ces données conservées." Ces données de positionnement sont conservées et vérifiées sur demande après-coup si nécessaire, et non suivies en permanence, indique-t-il.

Interdiction de manger au restaurant

Les restrictions concernent les quatorze premiers jours passés au Japon. Dans ce laps de temps, en théorie, il est interdit de fréquenter d’autres endroits que les sites olympiques et le lieu d’hébergement, ainsi que de prendre les transports en commun, de manger au restaurant ou de faire des achats. Mais il y aura des exceptions qui seront accordées en fonction d’un programme individuel soumis à l’avance aux autorités.

Ce n’est qu’en cas de signalement d’un problème que les vérifications seront faites. Par exemple, lorsque des étrangers semblant être au Japon pour les JO seront vus dans un restaurant, un métro ou des commerces. Cela pose divers problèmes : qui regardera les programmes individuels de dizaines de milliers d’étrangers ? Qui contrôlera cette foule ? Laisser le téléphone à l’hôtel peut suffire à fausser les données de localisation. Et, plus inquiétant pour les étrangers vivant au Japon, qui risquent d’être regardés sévèrement partout où ils iront, soupçonnés d’être venus pour les JO et d’en enfreindre les règles.

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.