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L'Europe ne laissera plus les victimes sans voix

L'Union européenne vient d'adopter une nouvelle législation visant à renforcer les droits des victimes. Elle conférera les mêmes droits à ses citoyens, dans n'importe quel Etat membre (à l'exception du Danemark), qu'ils soient victimes de crimes ou de délits. Notamment le droit à une assistance gratuite dans leur langue. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur d'ici trois ans.
Article rédigé par franceinfo
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Avec la multiplication des déplacements privés ou
professionnels au sein de l'Union, ce texte était devenu une véritable
nécessité. Il s'efforce de mettre un terme à ce qui était souvent perçu comme
une double, voire une triple-peine: être victime d'un vol, d'un viol, d'une
agression ou d'un attentat terroriste, et ne pas pouvoir se défendre devant la
justice, ne pas être traité avec dignité, ne pas être assisté ni protégé, a
fortiori dans un pays dont on ne connaît ni la langue, ni les lois. Cette
nouvelle législation européenne doit permettre de répondre à toutes ces
difficultés, dans n'importe quel pays de l'Union, quelle que soit la
nationalité. Partout les victimes doivent bénéficier des mêmes droits.

Le droit à une aide linguistique

Chaque pays doit proposer à tous les citoyens de l'Union un
service de traduction et d'informations dans une langue compréhensible par la
victime, et ce dès son premier contact avec la police ou la justice. Il doit
lui fournir un soutien psychologique et une aide juridictionnelle, lui garantir
le droit à une protection contre d'éventuelles représailles, dès le dépôt de la
plainte. L'Etat doit prévoir des mesures de soutien, y compris pour la famille.
Les autorités devront évaluer les besoins spécifiques de chaque victime, en
fonction de son âge, du sexe, de l'orientation sexuelle, de la religion, ou de
son origine ethnique. Et cela concerne tout type d'infractions pénales, les
crimes comme les délits.

Ce texte introduit aussi la notion de respect et de dignité

Le Parlement européen s'est battu pour cela, et ce n'était
pas évident. Les Etats membres y étaient opposés, car le respect et la dignité
ne sont pas des termes juridiques, expliquent les deux eurodéputées, qui ont
négocié le texte avec le Conseil. L'une, la bulgare Antonia Parvanova,
défendait surtout la cause des femmes, victimes de violences partout en Europe.
L'Espagnole Teresa Jiménez-Becerrill Barrio, membre de la commission des
libertés civiles du Parlement européen, mène ce combat en hommage à son frère
Alberto, assassiné avec sa femme Ascensión García Ortiz par l'organisation
séparatiste basque de ETA (Euskadi Ta Askatasuna), en janvier 1998 à Séville:
elle était procureure, lui premier adjoint au maire de Séville, membre du Parti
populaire européen; ils avaient trois enfants, que l'eurodéputée Teresa
Jiménez-Becerrill Barrio a ensuite élevés.

La nouvelle législation sur les droits des victimes vient
d'être approuvée définitivement par les 27, à Luxembourg. Elle
s'appliquera en réalité dans 26 Etats membres, le Danemark, qui bénéficie
de clauses d'exemptions dans ce domaine, n'ayant pas souhaité participer au
dispositif. Les pays ont maintenant trois ans pour la transposer dans leur
législation nationale.

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