Cet article date de plus de treize ans.

Frontex ne connaît pas la crise

Le Parlement européen donne plus de pouvoir à Frontex, l’Agence européenne de surveillance aux frontières extérieures de l’Union. Créée en 2004 et jusqu’ici dépendante des Etats membres, elle pourra acheter ou louer son propre matériel. Par ailleurs les eurodéputés ont obtenu des garanties en matière de droits fondamentaux.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Lors de leur session de rentrée ,
les eurodéputés ont approuvé le principe d’un renforcement des moyens
de Frontex, l’Agence européenne chargée de la sécurité des frontières
extérieures de l’UE.

La modification de son règlement ne crée toujours pas un
corps de gardes frontières européens mais marque un pas dans cette
direction.
L’augmentation très conséquente de ses moyens permettra à l’agence
d’être plus efficace, de constituer des équipes de fonctionnaires
fournis par les Etats membres et d’acheter ou de louer les équipements
techniques nécessaires à ses interventions. Frontex, une agence qui ne
connait pas la crise, explique Hélène Flautre, eurodéputée du groupe des Verts ,
devra également devenir plus humaine, se doter d’un officier aux droits
fondamentaux qui devra veiller au respect des règles relatives au droit
d’asile et à la détention des personnes interceptées. L’agence devra
créer un "forum consultatif" chargé d’assister son conseil
d’administration dans les matières relatives aux droits de l’homme.

L’agence, qui doit garantir la sécurité des frontières extérieures
de l’espace Schengen, au sein duquel les citoyens de 25 pays, dont 22
membres de l’UE, peuvent circuler librement, a été souvent critiquée
pour son manque de moyens. Elle doit surveiller quelque 42.672
kilomètres de frontières extérieures maritimes et 8.826 kilomètres de
frontières terrestres.

La question a revêtu une actualité brûlante avec
l’éclatement des révolutions arabes et l’intervention de l’Otan en
Libye, début 2011, qui ont jeté des milliers de migrants sur les eaux de
la Méditerranée et provoqué la mort par noyade de plus de 2000 migrants
selon les ONG.

Afin d’éviter de nouveaux drames , Frontex assistera les Etats membres en cas d’urgence humanitaire ou de sauvetage en mer. Elle devra garantir le respect des droits de l’homme ,
notamment dans les opérations de retour, et devra s’assurer que les
migrants interceptés aux frontières ne soient pas renvoyés dans leur
pays s’ils y encourent un danger, ou sans avoir eu l’opportunité de
déposer une demande d’asile. Le renforcement des moyens de Frontex
figurait au nombre des décisions actées par le Pacte européen sur
l’immigration, voulu par la France et adopté en 2008 sous sa présidence.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.