En direct de l'Europe. Renoncer à l'huile de palme pour préserver la forêt tropicale
On la trouve à la fois dans les agro-carburants et dans les pâtes à tartiner : le Parlement européen s'attaque à l'huile de palme, dans une résolution votée mardi 4 avril à Strasbourg.
Le Parlement européen, en s'attaquant à l'huile de palme, veut protéger les forêts tropicales et leur population. Et aussi notre santé!
Les eurodéputés veulent bannir l'huile de palme de nos garde-mangers
Sur nos tartines, dans nos pizzas, nos barres chocolatées ou nos viennoiseries, chaque citoyen européen en ingurgite 60 litres par an, contre un litre d'huile d'olive, bien plus saine pour nos artères.
Ils veulent la faire disparaître de nos réservoirs aussi : 46% de l'huile de palme importée dans l'U.E. est utilisée dans les agro-carburants, ça représente un million d'hectares, pris en grande partie sur la forêt tropicale. "En Indonésie, ces dernières années", rappelle l'eurodéputé écologiste Florent Marcellesi, "on a perdu une surface équivalente à celle de l'Allemagne à cause de la déforestation due à la monoculture de l'huile de palme !"
Avec 7 millions de tonnes chaque année, l'Union européenne est le deuxième plus grand importateur mondial
Selon le rapport préparé par la députée tchèque Katerina Konečná, la moitié de la surface forestière défrichée illégalement est destinée au marché européen. Son rapport, voté mardi à Strasbourg à une très large majorité (par 640 députés contre 18), exige de la Commission européenne un plan d'action pour contrôler toute la chaîne d'approvisionnement en huile de palme. Les parlementaires demandent à Bruxelles de s'assurer que les aides dont dispose cette filière ne sont pas liées à la déforestation en Indonésie, en Malaisie, en Amérique du Sud ou en Afrique.
Le Parlement préconise de n'importer en Europe que de l'huile de palme certifiée "durable", bien identifiée
Il existe déjà des labels dédiés à cette matière première mais ils ne permettent pas une traçabilité satisfaisante en termes de respect des droits de l'homme et de protection de l'environnement. Pour Florent Marcellesi, élu en Espagne sur la liste du parti EQUO, "Il faut un contrôle très clair des différents certificats et labels et surtout, ce qui est important, c'est d'arrêter d'utiliser de l'huile de palme dans les agro-carburants. Pour l'instant, on préfère donner à manger aux voitures plutôt qu'aux personnes".
Les eurodéputés réclament l'éviction, d'ici 2020, de toutes les huiles végétales produites au détriment des hommes et de l'écosystème. La Malaisie, notamment, y est totalement opposée. La culture des palmiers fait vivre 600.000 petits producteurs dans ce pays.
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