En direct de l'Europe. Préserver l'équilibre des poissons et des pêcheurs
Le nouveau règlement européen interdisant la pêche en eaux profondes au-delà de 800 mètres vient d'entrer en vigueur dans toute l'Union. Une très bonne nouvelle pour les écosystèmes marins, les professionnels et pour l'Europe.
Quatre années d'intenses négociations ont permis de parvenir à un compromis satisfaisant pour tous.
Interdictions et mesures de contrôle renforcées
Depuis le 12 janvier 2017, le chalutage de fond au-delà de 800 mètres de profondeur est totalement interdit, même chose pour la pêche ciblée d'espèces d'eau profonde type grenadier, daurade rose, lingue bleue et autres sabres en dehors des zones "historiques".
Tout navire pratiquant la pêche à des profondeurs supérieures à 400 mètres et qui rencontre des écosystèmes marins vulnérables a l'obligation de s'éloigner, puis de signaler les zones aux autorités en vue de leur fermeture.
Ce dispositif de protection s'accompagne de mesures renforcées sur le contrôle des activités de pêche, la collecte de données et l'observation scientifique, avec la présence de chercheurs à bord des navires.
Les contraintes pour les pêcheurs sont indéniables, mais si les professionnels les ont acceptées, c'est qu'ils savent qu'en préservant les ressources halieutiques, ils garantissent leur propre survie. D'où les efforts engagés par la France, deuxième nation de pêche en Europe, pour réussir ce compromis.
"Une excellente nouvelle pour l'environnement"
"L'entrée en vigueur du nouveau règlement européen est une excellente nouvelle pour l'environnement, pour les écosystèmes marins profonds et pour tous les professionnels", soulignent aussi bien le gouvernement français que les négociateurs du Parlement européen, à commencer par sa rapporteure, l'eurodéputée socialiste Isabelle Thomas, à qui a tenu à rendre hommage Alain Cadec (LR) du Parti populaire européen, qui vient d'être réélu président de la Commission de la pêche.
Près de 600 millions d'euros pour les pêcheurs français
L'Union européenne a débloqué, via le FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche) 6,4 milliards d'euros sur la période 2014-2020, pour aider les pêcheurs à s'adapter et à adopter des pratiques durables, diversifier leurs activités et créer des emplois. La France est le deuxième pays bénéficiaire, après l'Espagne et devant l'Italie : près de 600 millions d'euros pour les pêcheurs français, le double pour les espagnols.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.