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En direct de l'Europe. L'UE met en place les outils pour lutter contre le dumping chinois

Afin de contrer la concurrence déloyale des exportations chinoises à prix cassés, l'Europe adopte une nouvelle méthodologie, qui inverse la charge de la preuve en la faisant peser sur la Chine, et qui prend désormais en compte des critères sociaux et environnementaux.

Article rédigé par franceinfo, Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le secteur des panneaux photovoltaïques est l'un de ceux qui a le plus souffert du dumping chinois (CHINAFOTOPRESS/MAXPPP)

L'Europe adopte des mesures anti-dumping contre la Chine, y compris en matière sociale et environnementale.

Une avancée considérable

Ces mesures entrent en vigueur dès maintenant et constituent une avancée considérable pour protéger les entreprises européennes.
"Jusque-là, l'Europe était un peu l'idiot du village planétaire. Aujourd'hui, elle a décidé de se défendre. On ne peut que s'en réjouir, alors que nous appelons à une Europe qui protège", se félicite Emmanuel Maurel, eurodéputé du groupe des Socialistes et Démocrates. Il rappelle qu'il y a deux ans encore, "Bruxelles envisageait très sérieusement d'accorder le statut d'économie de marché à la Chine. Les conséquences industrielles et sociales auraient été dramatiques". C'est pourquoi le Parlement européen s'y est opposé à une écrasante majorité dès mai 2016.

Renforcer les règles anti-dumping

Dans le même temps, alors que la Chine attaque désormais l'UE devant l'Organisation Mondiale du Commerce, il s'agissait de renforcer nos règles anti-dumping et de réformer les instruments juridiques à la disposition de nos entreprises. L'objectif étant d'imposer des taxes correctives à celles qui inondent le marché européen avec des matières premières peu chères et souvent de mauvaise qualité, dans des domaines comme l'acier, l'aluminium, le verre, les panneaux solaires, le ciment ou le papier. 

Or c'est une véritable "révolution méthodologique" que le Parlement européen a réussi à imposer à la Commission et au Conseil, après des mois de bataille. Non seulement elle inverse la charge de la preuve, au détriment de la Chine (même si le texte se garde bien de la citer nommément) : dès qu'il y aura une suspicion de dumping dans un secteur ou pour un produit destiné au marché européen, ce sera aux exportateurs de prouver l'absence de "distorsion". Mais en plus, la liste des distorsions est désormais étendue aux critères environnementaux et sociaux : une première.

Cette nouvelle méthodologie entre en vigueur dès ce mois de décembre

Elle "constitue une avancée considérable pour protéger les entreprises européennes", souligne l'eurodéputé LR Franck Proust, président de la délégation française du groupe Parti populaire européen. Il se félicite que l'UE se montre désormais moins "naïve" dans ses échanges commerciaux. Mais il ne s'agit là que d'une première étape. Reste à finaliser "la réforme des instruments de défense commerciale", pour laquelle un accord est espéré "d'ici Noël", selon la Commission européenne. Puis à définir "les mécanismes nationaux de filtrage des investissements étrangers", rapport que le Parlement européen a confié à Franck Proust.

"On pourra alors dire que l'Europe est juridiquement armée face à la dure réalité de la mondialisation".

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