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En direct de l'Europe. Energies renouvelables : les eurodéputés veulent tirer l'UE vers le haut

Le Parlement européen exige un plan "énergie propre" plus ambitieux. 

Article rédigé par franceinfo, Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le parc éolien offshore Anholt au large des côtes danoises (MAXPPP)

Le Parlement européen vient de rehausser les objectifs de l'UE pour les économies d'énergie, les renouvelables et l'efficacité énergétique, et va tenter d'en convaincre les Etats membres, à commencer par la France.

Parvenir au moins à 27% d'énergie renouvelable en 2030

C'est l'objectif que s'étaient fixé en décembre à Bruxelles les ministres de l'Environnement et de l'Energie de l'Union européenne pour la prochaine décennie. A l'heure actuelle, il est de 20% en 2020. Largement insuffisant pour le Parlement européen, avec qui les discussions vont maintenant s'ouvrir, et qui vient de confirmer sa position, beaucoup plus ambitieuse, à travers trois rapports législatifs adoptés en janvier à Strasbourg.

Il exige une part de 35% de sources renouvelables dans l'énergie consommée et "un objectif contraignant de minimum 35% d'efficacité énergétique à l'horizon 2030, un budget carbone, une stratégie méthane et un dispositif pour lutter contre la précarité énergétique. Le Parlement a pris une position historique, conforme et cohérente avec les engagements climatiques de l'UE", se félicite l'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, co-rapporteure sur la gouvernance de l'Union de l'énergie.

Un atout, y compris en termes d'emploi et d'innovation

Et un défi à relever pour les entreprises européennes : Claude Turmes, eurodéputé luxembourgeois du groupe des Verts, les invite à se saisir rapidement de ce marché prometteur, et de ne pas le laisser échapper aux Chinois, comme cela a été le cas pour les panneaux solaires. Seul bémol, le Parlement européen a renoncé à rendre contraignants les objectifs nationaux fixés pour chaque pays, ce que regrette beaucoup la présidente de la délégation socialiste française Christine Revault d'Allonnes-Bonnefoy. Mais elle promet de continuer à se battre dans le cadre des négociations qui s'ouvrent désormais avec le Conseil.

Les députés européens espèrent pouvoir compter sur le soutien de la France

La France, si volontariste sur le climat, et qui veut l'être désormais aussi sur les énergies renouvelables. Or, elle fait toujours partie des plus mauvais élèves : selon Eurostat, elle est le pays le plus éloigné de ses objectifs pour 2020, avec les Pays-Bas. En cause, le fait d'avoir tout misé sur le nucléaire, d'avoir convaincu la Pologne à faire de même; contrairement par exemple à la Finlande, grosse consommatrice d'électricité : elle continue à s'appuyer sur le nucléaire mais a investi en même temps dans les centrales électriques à biomasse, les centrales hydroélectriques, qui vont lui permettre d'atteindre une grande autonomie, avec bientôt la moitié en énergies renouvelables ; les Suédois sont déjà bien au-delà.

L'un des secteurs d'avenir pour la France pourrait être celui de l'éolien en mer

Un secteur en plein essor. À condition de ne pas rater pas le coche des nouvelles générations. Il y a déjà 3 500 éoliennes offshores au large du Royaume-Uni, de l'Allemagne, du Danemark. L'Europe est précurseur dans le monde. Nous venons seulement d'inaugurer la première, mais pas n'importe laquelle : une éolienne en mer flottante, assemblée à Saint-Nazaire et mise en service au large du Croisic où d'autres sont amenées à lui succéder.

Une technologie encore émergente

Il existe quelques projets pilotes en Norvège, en Ecosse, au Portugal ; le Japon les développe. Cela pourrait être un créneau d'avenir pour la France, créateur d'emplois. Le gouvernement veut accélérer massivement les investissements, les appels d'offres, simplifier les procédures, éviter que les recours ne bloquent systématiquement les projets de renouvelables. Faire de la France un leader dans ce domaine aussi.

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