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En direct de l'Europe. En 2018, l'UE veut maintenir le cap du renouveau avec la Bulgarie à la barre

Crise migratoire, Brexit et budget européen sont les priorités de cette nouvelle année, alors que la Bulgarie, le plus pauvre des États membres qui vient de prendre la présidence tournante de l'UE, est fermement décidée à faire aboutir certains dossiers brûlants.

Article rédigé par franceinfo, Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
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La Bulgarie prend pour la première fois les rênes de l'Union européenne (VASSIL DONEV / MAXPPP)

"L'Union fait la force"

La devise nationale bulgare est aussi désormais le slogan de la présidence de l'UE pour les six prochains mois. Pour Sofia, qui veut "construire une Europe plus forte, plus sûre et plus solidaire", c'est une grande première et une responsabilité considérable : la Bulgarie est État membre depuis seulement 10 ans, pays le plus pauvre, toujours confronté à une importante corruption, il est surveillé de près, mais aussi aidé par Bruxelles pour gérer un agenda européen chargé, délicat et ambitieux.

Un rôle stratégique pour la politique migratoire

A commencer par la politique migratoire, pour laquelle Sofia pourrait jouer un rôle stratégique. Ne serait-ce que par sa position géographique, à l'extrême sud-est de l'Union, bordée par la Mer noire à l'est, au sud par la Grèce et la Turquie, avec laquelle elle partage plus de 250 km de frontières terrestres, à l'ouest par la Serbie et la République de Macédoine. De fait, la Bulgarie a été plusieurs fois aux avant-postes de la crise migratoire. Elle aspire à jeter des ponts entre l'Est et l'Ouest, va tenter de parvenir à un compromis sur une répartition plus équitable des migrants entre États, malgré les résistances notamment de la Hongrie et de la Pologne, et aussi sur une réforme du droit d'asile.

Autres sujets brûlants : le Brexit et le futur budget de l'Union

La Bulgarie va effectivement accompagner la deuxième phase des négociations avec Londres, avant de passer le relais à l'Autriche pour l'accord final, qui devra être approuvé - ou rejeté - par le Parlement européen en octobre. Cet ancien pays communiste, grand bénéficiaire de fonds européens, devra aider à redéfinir les priorités de l'Union avec 10 milliards d'euros annuels en moins (la contribution britannique).

L'Allemagne et la France voudraient conditionner l'octroi des aides au respect de l'État de droit, ce qui vise notamment la Pologne et la Hongrie, mais pourrait concerner aussi la Bulgarie, qui a du mal à adopter une législation anti-corruption efficace. Son président, Roumen Radev, vient ainsi de censurer une loi anticorruption, adoptée le mois dernier par le Parlement bulgare sous la pression de l'UE, la jugeant inefficace voire contre-productive.

Enfin Sofia présidera les travaux sur les futures réformes des institutions de l'Union, de la zone euro, et "l'européanisation" de ses voisins, pour reprendre une formule du Premier ministre conservateur et pro-européen Boïko Borissov ("Une européanisation des Balkans est nécessaire pour prévenir une balkanisation de l'Europe"). Un sommet UE-Balkans se tiendra en mai, en Bulgarie, pour la première fois depuis 15 ans.

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