27 ans après, les enfants sont toujours contaminés à Tchernobyl
4 millions d'euros permettront de financer les recherches , de mettre
en place un incinérateur pour le bois contaminé ainsi qu'une serre pour que les
enfants puissent enfin manger des légumes non radioactifs.
27 ans après l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl,
qui reste à ce jour la pire catastrophe du nucléaire civil, six à sept
millions de personnes vivent toujours dans les 150.000 kilomètres carrés de
territoires contaminés au césium en Ukraine, en Biélorussie et en Russie.
Elles continuent d'ingérer des aliments cultivés sur ces sols irradiés et de
brûler voire de se chauffer avec du bois radioactif.
Si l'Union européenne a investi jusqu'à présent des centaines de millions
d'euros dans l'aide technique (sécurisation du réacteur, site de stockage
des déchets, construction désormais d'un deuxième sarcophage, dont le coût
total est estimé à 1,5 milliard d'euros), cette coopération avec l'Ukraine va
lui permettre d'assurer un suivi médical et épidémiologique des populations ,
et de limiter l'impact sanitaire continu de la radioactivité dans
l'environnement, explique l'eurodéputée Michèle Rivasi, vice-présidente du
groupe des Verts/ALE au Parlement européen, une des principales porteuses du
projet. Elle s'est d'ailleurs rendue sur place pour l'inauguration, en
compagnie de sa collègue Corine Lepage, eurodéputée du groupe des Libéraux et
démocrates pour l'Europe.
Fondatrice de la CRIIRAD au moment de la catastrophe, Michèle Rivasi se
félicite que les crédits liés à la politique européenne de voisinage dans les
pays de l'Est puissent enfin bénéficier directement à la population.
Quatre millions d'euros vont ainsi être investis. Un million ira à la
construction de serres visant à cultiver des aliments sur des terrains non
contaminés. Un million servira à la mise en place d'un incinérateur équipé de
filtres pour brûler le bois contaminé sans atteinte à l'environnement, tout en
permettant la production d'électricité pour les riverains. Deux millions
permettront d'assurer le suivi médical et épidémiologique de la population de
la région d'Ivankiev : mise à jour d'une carte des zones contaminées, programme
de nutrition visant à prévenir la contamination interne et enfin programme
sanitaire spécialement dédié à la protection des femmes enceintes et des
enfants, expliquent les eurodéputées.
Le programme de recherche médicale sera dirigé par l'équipe du
professeur Yury Bandazhevsky. Le modèle de soin et les données scientifiques
récoltées serviront aussi pour les victimes des autres accidents nucléaires,
dont celles de Fukushima, alors que le gouvernement japonais refuse toujours
l'aide extérieure, regrette Michèle Rivasi.
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