Les recherches des astronomes amateurs
Jamais les amateurs
n'ont été aussi actifs dans le domaine de la recherche
astronomique. Cela peut sembler paradoxal, tant les observatoires
professionnels ont vu leur instrumentation gagner en puissance ces
dernières décennies. On aurait pu croire le temps des
amateurs-découvreurs fini, mais non, bien au contraire !
Profitant, eux aussi, des progrès technologiques, les amateurs sont
équipés en 2012 de télescopes souvent capables de performances
comparables à celles des grands télescopes professionnels des
années 1980. Cette capacité de découvertes se double d'un accès
beaucoup plus aisé aux données professionnelles. Aujourd'hui, via
internet, chacun peut consulter les documents astronomiques, les
catalogues, etc. Exactement comme un astronome de métier. D'où de
nombreuses découvertes, parmi lesquelles ont peut citer, pour
n'évoquer que des astronomes amateurs Français, les découvertes
récentes de deux comètes et de près de deux mille astéroïdes par
Claudine Rinner , de dizaines d'astéroïdes et étoiles
variables par Christophe Demeautis ou encore de nébuleuses
planétaires par Nicolas Outters et Pascal Le Dû .
Sans parler des amateurs qui suivent l'activité solaire, la
météorologie de Mars, Jupiter et Saturne en direct, nuit après
nuit.
Mais ce n'est pas tout.
Les astronomes professionnels font désormais appel aux amateurs pour
découvrir des astres, ou effectuer différentes recherches
statistiques, dans leurs propres données ! En effet, les caméras
électroniques actuelles, dotés parfois de plusieurs centaines de
millions de pixels, génèrent une quantité d'information absolument
gigantesque, que les logiciels de traitement d'images, et leur
intelligence artificielle, ne permettent pas de traiter. Le
satellite Soho, par exemple, observe le Soleil 24 h/24. Personne dans
la communauté scientifique, en lançant cet observatoire solaire
dans l'espace, n'avait imaginé qu'il permettrait la découverte de
plus de deux mille comètes, souvent réalisées par des amateurs
scrutant attentivement le Soleil sur leur écran d'ordinateur. On
pourrait multiplier les exemples, la Nasa demandant de l'aide pour
l'observation de la Lune par son satellite LRO, ou de la Voie lactée
par son satellite Spitzer. Le site Zooniverse recense quelques
projets de recherche collaborative qui impliquent des dizaines de
milliers de volontaires anonymes participant à la recherche de
supernovae, de nébuleuses, d'exoplanètes.
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