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Une Maison européenne du dessin de presse "pour défendre ce langage qu'est le dessin satirique, que l'on ne comprend pas toujours", défend Maryse Wolinski

La Maison européenne du dessin de presse sera une maison "de la liberté d'expression, une maison des valeurs de la démocratie".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Maryse Wolinski, épouse du dessinateur de Charlie Hebdo George Wolinski, traverse une exposition consacrée à son mari, lors du 34e Salon international de la caricature, du dessin de presse et de l'humour, le 25 septembre 2015 à Saint-Just-le-Martel.  (PASCAL LACHENAUD / AFP)

La création d'une Maison européenne du dessin de presse, "c'est pour essayer de défendre ce langage qu'est le dessin satirique, que l'on ne comprend pas toujours, qui a sa grammaire, ses codes, ses techniques", a expliqué dimanche 5 septembre sur franceinfo Maryse Wolinski, la veuve du dessinateur Georges Wolinski.

Avec six dessinateurs de presse, Maryse Wolinski demande à Emmanuel Macron, dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, de s’engager, comme il l’avait promis, pour la création d’une Maison du dessin de presse et du dessin satirique. Cette tribune "n'est pas un appel, mais un rappel" pour "donner une impulsion dans ce beau projet", souligne Maryse Wolinski.

franceinfo : Votre mari Georges Wolinski, tué dans l'attentat de Charlie Hebdo en 2015, avait déjà rendu un rapport sur la promotion et la protection du dessin de presse. En allant au bout de ce projet, est-ce que vous voulez aussi honorer sa mémoire, rendre hommage à sa liberté intellectuelle, à notre liberté de penser ?

Absolument. Parce que cette Maison européenne du dessin de presse, c'est une maison de la liberté d'expression, une maison des valeurs de la démocratie. Mais il ne faut pas se méprendre. Cette lettre, ce n'est pas un appel, c'est un rappel. Nous savons que le président de la République, très courageusement, a toujours pris position sur les caricatures. À plusieurs reprises, non seulement après le 7 janvier, mais aussi lorsque le New York Times a décidé de ne plus publier de dessins de presse, lorsqu'il y a eu l'assassinat de Samuel Paty, il a toujours pris position. Cette maison, c'est pour essayer de défendre ce langage qu'est le dessin de presse, le dessin satirique, que l'on ne comprend pas toujours, qui a sa grammaire, ses codes, ses techniques.

Est-ce qu'aujourd'hui, la satire politique est vraiment en danger ?

Oui. Je pense que certains dessins de mon mari ne pourraient pas passer dans les journaux aujourd'hui. C'est pour cela que nous nous battons pour la création de cette maison européenne. Nous avons travaillé avec l'Elysée sur la conception, le lieu, etc… Mais nos administrations sont lentes. Et à cette rentrée, nous avons voulu donner une impulsion à ce beau projet, rappeler que, même si nous avons complètement confiance dans le président de la République, dans son soutien, nous voudrions que cela avance et que l'on concrétise.

Comment imaginez-vous cette Maison européenne du dessin de presse ? Un lieu d'échanges, un lieu de débats, d'expositions ?

Tout à fait. Les dessinateurs sont très demandeurs, pour se réunir, pour réfléchir à la caricature, pour exposer, pour éventuellement conserver. Cela me paraît extrêmement important. Par exemple, si je prends le cas de Samuel Paty, et le langage que ce professeur voulait expliquer à ses élèves, peut-être qu'il aurait fallu choisir peut-être d'autres dessins. Donc il y a vraiment des choses qu'il faut apprendre, bien accompagner les dessinateurs, ne pas laisser seuls ces professeurs.

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