Mondiaux de biathlon : la neige naturelle portée disparue à Nove Mesto

Dans ce village de République tchèque où se déroulent les championnats du monde de biathlon, les organisateurs multiplient le recours à la neige de culture à défaut d'enneigement naturel. Un problème récurrent avec le réchauffement climatique.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des entraînements lors des championnats du monde de biathlon à Nove Mesto, en République tchèque, le 6 février 2024. (HENDRIK SCHMIDT / DPA)

À Nove Mesto où démarraient mercredi 7 février les mondiaux de Biathlon, il faudrait presque lancer un appel à témoins pour retrouver la neige portée disparue, un peu comme la lettre "e" dans le roman de Georges Pérec "La Disparition". "Dans ce petit village de République tchèque le site des mondiaux fait presque peur à voir", raconte le journal l’Équipe, entre la neige de qualité premier prix et le vent qui balaie des pistes pas encore tracées..." On est très loin de la carte postale du père Noël avec les sapins enneigés, au point que le coach de tir des françaises, dont L’Equipe rappelle qu'il "fait partie de ceux qui ont connu de vrais hivers", se demande s’il ne faudrait pas repousser certaines épreuves, tout en observant les camions et les tractopelles se relayer pour répartir de la neige de culture. Neige artificielle qui aura bien du mal à tenir, les températures annoncées étant largement supérieures à 0 degré, et la pluie tirant profit de la situation pour s’imposer.

L’histoire se répète

En 2023 déjà la neige avait séché les mondiaux de biathlon au Grand-Bornand en France, et l'on avait vu le "ballet des camions" transportant des milliers de mètres cubes de neige, et ces images saisissantes de simples langues de neige de culture serpentant au milieu d’une vallée verdoyante. Mais c’est ainsi. Plutôt que de lancer un avis de recherche international et d’unir toutes les forces du monde d’aujourd’hui et demain pour tenter de retrouver la neige, on préfère la fabriquer, la stocker, la transporter tant bien que mal pour tenter de faire oublier sa disparition.

Disparition à propos de laquelle la Cour des comptes alerte cette semaine, critiquant la gestion court-termiste des stations de ski qui en produisant la neige à coups de canons aggravent les causes du changement climatique, et de bien d’autres disparitions à venir, à commencer par celle de la pratique du ski…"C’est dur de se dire que notre sport peut disparaître" se désolait ainsi mercredi dans le journal Libération la nouvelle coqueluche du ski alpin. Cyprien Sarrazin qui regrette la neige fraiche, la "puff" de sa jeunesse, les vrais hivers, ceux d'hier, ceux du XXe siècle, si peu lointains mais déjà volatilisés eux aussi.

Autant de disparitions toutes liées les unes avec les autres, et pour lesquelles les investigations seront vites résolues, les enquêteurs n’ayant pas à chercher bien loin les fautifs. Finalement, la disparition de la neige, c’est déjà une affaire classée

 

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