Marco Mouly, le gamin de Belleville devenu roi de l’arnaque, de la frime et du bagout

Marco Mouly s'est rendu mercredi 13 mars au tribunal judiciaire de Paris en vue de son incarcération, après la révocation partielle de son sursis. Pourtant quelques jours avant il affirmait à Mediapart qu’il n’en était pas question, qu'il préférait repartir en cavale.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Marco Mouly, au tribunal de Paris le 13 mars 2024. (SIMON SOUBIEUX / FRANCEINFO)

La cavale de Marco Mouly aura donc pris fin avant même d’avoir commencé. Mais dans cette affaire, on n'est plus à un mensonge près, d'ailleurs Marco Mouly s'auto surnomme le roi des gros mythos. Alors autant continuer à alimenter le mythe, d’argent et de sang, le titre du livre enquête et de la série éponyme à son sujet.

Du sang versé, celui de son complice assassiné Samy Souied assassiné en pleine rue dans des conditions floues. Et de l’argent volé, des droits à polluer achetés à l’étranger puis revendus agrémentés de la TVA. Des millions d’euros détournés pour le clan de Belleville, plus d’1,5 milliard d’euros perdus pour les caisses de l’État.

L’escroquerie du siècle pour laquelle Marco Mouly avait écopé de 8 ans de prison en 2016. Ce jour-là, comme il le raconte lui-même, il dévale les marches en pierre blanche du tribunal avant de prendre la poudre d’escampette pour une cavale de 5 mois, une vraie celle-là, avant d’être rattrapé par la patrouille en Suisse. Incarcéré en régime de semi-liberté, Marco Mouly "l’élégant", illettré, se laisse alors volontiers filmer, rentrant le soir dans ma cellule en limousine, coupe de champagne à la main…

Mais c’est une affaire vieille de 25 ans qui cette fois le renvoie en prison. Encore une histoire d’escroquerie à la TVA, sa spécialité, mais cette fois au préjudice de l’État danois en 98 et pour laquelle il avait été condamné à du sursis en 2019, à conditions de remplir plusieurs obligations. Comme celle de "travailler", lui qui n’a jamais vraiment eu d’autre profession qu’escroc. La juge d’application des peines n'a visiblement pas été convaincue par son travail de "community manager", emploi "fictif" selon elle, tout aussi fictif que ses "fiches de paie". Une juge qui ne se sera pas laissée attendrir par ses nombreux projets en cours, comme ce film en préparation dans lequel Marco Mouly assure devoir jouer bientôt le rôle principal… à moins qu’il ne s’agisse là encore d’une fiction, puisque dans cette histoire tout semble faux et vrai à la fois.

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