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La Chine rêve de cultiver un fruit à l’odeur de chaussettes de sports : le durian

Le marché est en effet juteux en perspective puisque le fruit est non seulement devenu un pénomène de mode mais aussi un signe extérieure de richesse. Sur les deux dernières années, le pays en a importé pour six milliards de dollars.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le durian est un fruit très prisé en Asie dont la particularité est de dégager une odeur nauséabonde (photo d'illustration). (RAHMAD SURYADI / AFP)

Imaginer un gros ovoïde pouvant dépasser 40 centimètres de longueur et peser jusqu'à huit kilos, une chair jaune, une carapace hérissée de piquants dégageant une odeur de chaussettes voire d'égout ou de putois... Le durian est un fruit qui, malgré son odeur difficilement supportable, fait un carton en Chine. La demande de Durian y a augmenté de 400%. 

Alors comment expliquer un tel engouement pour un fruit qui, sur le papier, ne fait pas vraiment envie. Tout simplement parce qu’il surnommé le "roi des fruits" par les Thaïlandais. Le durian est devenu un signe extérieur de richesse parmi les classes moyennes chinoises. Sur les réseaux sociaux les influenceurs postent des photos d'eux avec leur durian. 

Vendu entre 4 et 10 euros le kilo, le Durian est un cadeau que l’on offre pour des fiançailles ou un mariage. Un véritable phénomène de mode est né autour de ce fruit puant qui a des retombées financières énormes puisqu'en deux ans, la Chine a importé pour six milliards de dollars de Durian, majoritairement de Thaïlande, de Malaisie ou du Vietnam. Au point que désormais de nombreux Chinois se lancent dans la culture du Durian. 

Une culture difficile

Sauf que le Durian est  assez capricieux. Il n’a jamais poussé en Chine. Alors le pays tente de percer ses secrets pour ne plus dépendre de l'étranger. Mais la quête s'annonce difficile car, si le Durian est dur et robuste, l'arbre sur lequel il pousse avec son feuillage dense et brillant est très sensible au froid et à la sécheresse et ne s'est jamais plu en Chine.

Pas de quoi décourager les apprentis sorciers comme ce spécialiste des engrais, cité par le Wall Street Journal qui, à force d'essais laborieux, aura fini par trouver les mélanges chimiques les plus appropriés pour lutter contre les vers, les fourmis, les goûts amer et les fleurs qui ne veulent pas s'épanouir. Le chef d'entreprise est invité à prodiguer un peu partout ses conseils pourtant contraires aux recommandations des chercheurs spécialistes des fruits tropicaux. 

Parce que tout est bon pour "libérer le durian", comme l'écrivent les médias chinois, et pour développer la culture très rentable d'un fruit dont le succès réside peut-être aussi de façon inavouée dans ses supposées vertus aphrodisiaques. Parce que c'est bien connu, l'amour n'a pas d'odeur.

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